Algérie

Plus de 5000 sidérurgistes rejoignent leur poste de travail



Plus de 5000 sidérurgistes rejoignent leur poste de travail
La paralysie des installations de base ' les trois laminoirs, les trois aciéries, les deux hauts fourneaux ' s'est traduite par une perte sèche de 600 000 dollars/jour.
C'est enfin le dénouement à ArcelorMittal : le c'ur de l'usine, le haut fourneau (HF), s'est remis à battre mercredi vers 22h30, après un arrêt de presque deux jours. Jeudi matin, les 5420 travailleurs ont pu rejoindre leur poste de travail, les accès du complexe sidérurgique d'El Hadjar, fermés depuis mardi au moyen de barricades dressées par le groupe de travailleurs protestataires, ont tous été libérés grâce à l'intervention de la Gendarmerie nationale.
Un autre facteur a également été d'un apport important dans ce dénouement : après de longs pourparler avec les représentants de l'inspection du Travail territorialement compétente, la direction générale a fini par faire machine arrière en acceptant de réintégrer les 24 travailleurs ayant fait l'objet de suspension, non sans avoir préalablement été auditionnés par l'instance disciplinaire de l'entreprise, procédure à laquelle ils avaient, auparavant, refusé de se soumettre.
Les pouvoirs publics réagissent
En attendant de connaître les sanctions pouvant être prononcées à leur encontre, 17 d'entre eux ont déjà repris le travail au laminoir à froid (LAF). S'agissant de leurs 18 collègues licenciés, à l'encontre desquels des plaintes ont été déposées, la DG a maintenu sa position, opposant un niet catégorique à leur réintégration, leur sort étant laissé à l'appréciation de la justice.Plusieurs jours, plusieurs semaines, c'est le temps qu'il aura fallu aux pouvoirs publics pour décider d'agir avec rigueur et user de leurs prérogatives et éviter au complexe d'El Hadjar de s'engouffrer davantage dans la brèche ainsi ouverte dans le jeu verrouillé de ceux pour qui l'intérêt personnel ou restreint passe avant celui des 5420 travailleurs.
Un jeu activé le 27 mai dernier et vers lequel les meneurs ont usé et abusé d'artifices pour les entraîner avec comme appât le fameux plan «Oméga». Et pour cause, en fait, de plan visant à amputer les effectifs de moitié, c'est-à-dire amener les 5420 actuels à 2600, il n'en est rien, ont tenu à souligner des sources proches du comité de participation (CP). «Contrairement à ce qui se dit çà et là, ce plan Omega consiste mettre en place tous les organigrammes et déterminer les unités en sureffectif ou en sous-effectif. Il n'y a jamais été question de compression. Les postes administratifs sont en sureffectif et il faut le reconnaître.
La production est en sous-effectif, raison pour laquelle il sera procédé à une réorganisation et à des réaménagements dans la sérénité la plus totale», assurent ces mêmes sources. Veiller au strict respect des règles de vie sociale au sein de leur entreprise est, à ce titre, l'un des soucis majeurs actuels des 5420 travailleurs car sans cela, l'avenir du plan de développement dont ils attendent tant est scellé. Sa mise sur les rails est fortement tributaire de la stabilité sociale. D'autant que les pourparlers avec la BEA autour de la mise à disposition de 161 millions d'euros sont en passe d'aboutir, indiquent nos sources (CP).
Réhabilitation des installations
Débloquée, cette première tranche des 500 millions d'euros prévus dans le cadre dudit plan d'investissement devrait permettre d'entamer, dès 2014, la réhabilitation des installations les plus importantes telles que la PMA, le laminoir fil rond (LFR) et les deux aciéries.
Pour les 5420 sidérurgistes, l'heure est également à la mobilisation générale pour pouvoir absorber au plus vite les retombées du conflit. La paralysie des installations de base ' les trois laminoirs (à chaud, à froid, à rond à béton), les trois aciéries (deux à oxygène et une électrique), les deux hauts fourneaux ' s'est traduite par une perte sèche de 320 t d'acier liquide, soit l'équivalent de 600 000 dollars/jour.
Des pertes et un manque à gagner
Aussi, les perturbations en termes de ventes à l'étranger consécutives au conflit ont fait subir à ArcelorMittal de sérieux préjudices vis-à-vis de ses clients lesquels lui achètent 400 000 à 500 000 t de produits sidérurgiques/an pour plus de 200 millions de dollars. Il en est de même pour la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) de Annaba : un manque à gagner de plus de 2,1 millions de dinars/jour, ArcelorMittal étant le principal client en termes de fret ferroviaire vu le flux transporté pour le compte de l'usine d'El Hadjar.
Le rail assure une grande partie du transport de ses produits depuis les sites miniers de l'Ouenza et de Boukhadra : environ 2,5 millions de tonnes de minerai de fer, 900 000 t de charbon et 400 000 t de produits sidérurgiques divers par an.




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