Plus de 500 Sahraouis sont toujours portés disparus

Le président de l'Association des familles des Sahraouis disparus, Abdeslam Omar Lahcen, a indiqué, dimanche dernier dans la wilaya de Boudjdour, que les deux dernières fosses communes découvertes récemment ont permis de dévoiler l'existence des disparus sahraouis recherchés depuis le 12 février 1976, suite à leur séquestration et leur disparition. Il a réaffirmé que, durant toutes ces années passées, le royaume marocain avait nié toute existence de ces Sahraouis. Quatre ossements ont été trouvés dans une fosse commune à Sadrat lagwaâ entre M'Hiris et Smara dans une caserne militaire et quatre autres l'ont été tout près du « mur de la honte » qui divise le Sahara occidental. Parmi ces victimes, on dénombre deux enfants. S'appuyant sur le rapport de médecine légale des organisations internationales, M. Abdeslam Omar a affirmé que ces personnes sont mortes de manière violente suite à une exécution, « pas comme le prétend le Maroc qui dit qu'ils sont décédés d'une mort naturelle. M. Abdeslam Omar a indiqué que le 12 février dernier, le juge Parles Lerous a écouté les deux experts principaux de cette découverte. Il a indiqué que l'Association a porté la question de la disparition aux groupes français, au comité de la convention de la disparition des Nations unies et aussi au Comité contre la torture et tous les autres organes compétents des Nations unies. La Haye a-t-elle été saisie ' « Nous n'avons pas encore saisi le Tribunal international de La Haye. Nous avons saisi seulement les tribunaux espagnols. Nous sommes persuadés qu'il y aura des développements dans les prochains jours, puisque d'autres fosses ont été découvertes et nous allons les dévoiler prochainement ». Le président a réaffirmé qu'en décembre dernier, six autres squelettes ont été trouvés et leur identification s'avère quelque peu difficile. A cet effet, M. Lahcen a appelé l'Organisation des Nations unies à jouer pleinement son rôle « puisque le Maroc a reconnu la mort de 351 personnes et on a identifié seulement 207 ». Le Maroc n'a pas encore donné les conditions dans lesquelles ces personnes sont mortes. « Il est grand temps pour les Nations unies de faire pression sur le Maroc pour donner toutes les clarifications. Cela va permettre aux familles de faire leur deuil ». En 2014, plus de 500 Sahraouis, dont 21 femmes, sont toujours portés disparues dont 351 cas ont été confirmés par le Maroc, a indiqué M. Lahcen. Le nombre de disparus risque d'augmenter, car « beaucoup de familles n'ont pas encore la possibilité de vérifier la disparition par crainte de représailles dans les territoires occupés ». Le président de l'Association affirme que l'espoir des Sahraouis est accroché à la mission de Christopher Ross en matière des questions humanitaires. « Malheureusement, le Maroc représente toujours un obstacle à tous ceux qui peuvent faire des progrès que ce soit sur le plan politique ou sur le plan humanitaire », a-t-il précisé. Evoquant le mur de la honte qui sépare les Sahraouis, M. Lahcen a indiqué qu'il est « bourré de mines antipersonnel et ne cesse de faire des victimes depuis le début du conflit ». Selon ses propos, le mur a fait déjà 2.500 victimes. « Il faut des années pour le déminer », a-t-il indiqué.