Algérie

Plus de 500 000 élèves ont rejoint leurs classes



Le surplus d?enseignants décrié Plus de 500 000 élèves rejoindront les bancs de l?école. Les appréhensions des enseignants restent d?actualité malgré le satisfecit des services du ministère de l?Education. Redouane Osman, porte-parole des Conseils des lycées d?Alger, ne se fait guère d?illusion. Pour lui, rien n?est venu satisfaire les revendications des enseignants. « La rentrée pour cette année est morose comme celle qu?on a eue depuis la nomination du proviseur parachuté à dessein dans ce lycée pour y mater les enseignants qui parlent des revendications sociales », soutient Osman. Le CLA est monté, cette fois-ci, contre le « surplus des enseignants ». « Dans le seul lycée Emir Abdelkader de Bab El Oued, 13 enseignants de plus ont été enregistrés », indique-t-il. Les explications diffèrent selon qu?on se place du côté des responsables du secteur ou de celui des syndicalistes. « Le ministère de l?Education explique ce phénomène qui prend de l?ampleur par la baisse de la natalité », indique le porte-parole du CLA en faisant remarquer que les restrictions budgétaires imposées au secteur et la déperdition scolaire favorise ce phénomène « récurrent ». « C?est parce que le département de Benbouzid supprime des classes que les enseignants se retrouvent en surplus dans les établissements scolaires », assure-t-il. Les éducateurs, auxquels sont exigés des résultats, travaillent avec des moyens dérisoires et sont les premiers à en ressentir les contrecoups. Les exclusions d?élèves du cycle scolaire est l?autre grief formulé au responsable du secteur. « Un élève qui a échoué une première fois doit réintégrer son lycée. Sans des inscriptions transparentes, on assistera à la reproduction des mêmes pratiques. Des inscriptions sauvages favorisées par le clientélisme ne manqueront pas d?apparaître », s?indigne Osman. Dans le seul lycée technique de Dar El Beïda, pas moins de 100 élèves recalés à l?examen du bac se sont vu refuser l?accès à l?établissement où plus de 400 élèves de la classe terminale ont passé le bac. Selon Amr Yahia, président de l?Association des parents d?élèves (APE), les lycéens, qui ont eu moins de 8 de moyenne annuelle à l?examen du baccalauréat, n?ont pas été réintégrés. « Le conseil d?orientation et d?admission s?est réuni le 10 septembre en l?absence de l?association des parents d?élèves, pour exclure tous les élèves ayant moins de 8 de moyenne annuelle et ce, y compris ceux qui ont passé le bac pour la première fois », peut-on lire dans la déclaration du bureau de l?APE de cet établissement dont le taux de réussite au bac était de 54%. En plus du fait de dénoncer le déni d?existence de l?Ape et « son exclusion de la vie scolaire de l?élève », le bureau exige à ce que le recours soit obligatoire pour tous. La décision de faire des classes spéciales pour palier le problème des recalés ne fait pas l?unanimité parmi les syndicalistes. « On est contre l?installation de classes spéciales. La mixité doit être de rigueur », relève Osman en soutenant que ces classes spéciales jouent un « rôle néfaste ». Il reste que le conseil appelle à l?installation de « classes de remédiation ». Celles-ci doivent recevoir les lycéens en difficulté pour une période avant qu?ils soient réinjectés dans les « classes normales ». Le syndicaliste fait remarquer qu?une répartition inégalée des lycées existe. Des lycées qualifiés de huppés différents de ceux que l?on trouve dans les quartiers populaires qui ne subsistent que grâce à l?intransigeance des enseignants. « Les parents d?élèves sont obligés de participer dans la vie du lycée. Ils s?y investissent. Sans cela rien ne sera réglé », affirme Osman.


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