Le chiffre officiel publié par la Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche) est de 10 000 cas de maltraitance sur enfants enregistrés annuellement et 2 000 cas d'agression sexuelle dont 80% surviennent au sein de la famille. Mais selon le président de la Forem, ces chiffres sont en deçà de la réalité. Mustapha Khiati estime qu'ils seraient plus de 50 000 enfants à souffrir de maltraitance annuellement.Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - M. Khiati, qui s'exprimait sur les ondes de la Radio nationale
Chaîne 3, estime que la maltraitance est un phénomène réel. Les chiffres, dit-il, ne sont pas très connus mais le nombre des cas de maltraitance dépasserait de loin les chiffres publiés. «On pense que ces chiffres sont beaucoup plus élevés et sont de plus de 50 000 cas de maltraitance», a souligné le professeur Khiati qui a pointé du doigt l'absence de dénonciation des cas de violences.
L'invité de la radio a appelé les gens témoins de scènes de violences et de maltraitance à appeler le Numéro Vert (11 11), de l'Organe national de la protection et de la promotion de l'enfance. «Il faut que les gens qui constatent ces formes de violences puissent appeler la déléguée à l'enfance pour dénoncer car ce qui manquait à l'Algérie avant 2015 c'est cette infrastructure de prise en charge, aujourd'hui elle existe et il faut la saisir», a indiqué le président de la Forem.
Les raisons de la
violence ' Elles sont multiples, selon l'intervenant. Mais la décennie noire a joué un grand rôle, dit-il. D'autant qu'à l'époque, la prise en charge psychologique n'existait pas. «On n'a pas su agir à l'époque car les événements ont pris les responsables au dépourvu qui n'ont pas su riposter, car il n'y avait que la sécurité qui était prioritaire et le reste est secondaire. Il n'y a jamais eu une prise en charge d'une façon rationnelle et il est temps aujourd'hui de mettre un groupe de travail composé de psychologues, d'éducateurs et de philosophes pour comprendre pourquoi il y a toute cette violence et essayer de l'endiguer», a suggéré le professeur qui met la responsabilité sur le dos des parents, de l'école, et de la démission des collectivités locales. Même le nombre d'étages dans un immeuble peut être un facteur de violence.
Selon une étude, cite M. Khiati, lorsqu'un bâtiment dépasse 4 étages, la violence augmente d'une manière proportionnelle.
La décennie noire, dit l'intervenant, n'a pas eu d'impact uniquement sur les personnes qui l'on vécue mais aussi sur les personnes qui ont assisté aux scènes de violences à travers la télévision. «23% des personnes ont souffert de traumatismes par le fait de suivre uniquement des images de violences à la télévision», a soulevé le professeur qui appelle à la formation de psychologues et à la multiplication des points d'écoute.
S. A.
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Posté Le : 22/11/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salima Akkouche
Source : www.lesoirdalgerie.com