« Plus de 4.000 pièces inventoriées » Colloque international sur la « conception muséale » - Zahra Aït Menguellet directrice du musée public national d'El Ménéa

Quelle est la mission scientifique de votre musée '
Le paysage muséal international est d'une diversité considérable. Les musées traitent de thèmes très variés, qu'il s'agisse d'archéologie ou d'art contemporain, de littérature ou de sciences et techniques. D'une part, collectionner, conserver et étudier leurs sujets respectifs, d'autre part, et plus que tout, transmettre et présenter ces thèmes. Les monuments historiques constituent un témoignage des civilisations et des hommes d'autrefois qui ont marqué l'histoire de leur foi, de leur culture, de leur art et de leurs sciences.
Y aura-t-il une mission pédagogique de service public '
Tout d'abord, il convient de signaler que le musée public national d'El Ménéa (ex-El Goléa) (wilaya de Ghardaïa) existe depuis l'époque coloniale. Le musée d'El Ménéa regorge de pièces de valeur, de fossiles géologiques et paléontologiques. Il a été pendant longtemps dirigé par un Père blanc nommé René Le Clerc. De passage à El Ménéa, le défunt président Chadli Benjedid, fut impressionné par le travail de cet homme et ordonna la construction d'un musée régional confié à la mairie. Finalement, à force de persévérance, ce musée est sorti de terre, et le Père Le Clerc l'a aménagé et y a entreposé tous les fruits de ses recherches. Ce musée a suscité l'admiration de ses visiteurs, l'objet de reportages à la Télévision algérienne et peu de temps avant la mort de Le Clerc, par décision ministérielle, il a été classé musée régional, puis national, sous la tutelle du ministère de la Culture. Il a été institutionnalisé en 2009. Je suis à la tête de cet édifice depuis 2010. On organise régulièrement des séminaires au profit des chercheurs, particulièrement pour sensibiliser la population. Durant le mois du patrimoine, on initie des sessions de cours d'archéologie et on organise, à l'issue de ces journées, des concours sur le patrimoine local qui sont ensuite couronnés par des cadeaux. On effectue aussi des travaux destinés au jeune public et on reçoit plein de monde tels Ali Feraoun (fils de Mouloud Feraoun), la moudjahida Zoulikha Bakadour, Zahia Kaci (célèbre disciple du regretté peintre M'hamed Issiakhem) ainsi que la visite permanente d'enseignants en archéologie.
Quelles sont les collections que vous détenez et combien de pièces peuvent être présentées au public '
On a actuellement plus de 4.000 pièces inventoriées et une réserve qui contient le triple du chiffre avancé. C'est entre autres un musée qui détient des collections à l'instar des pointes de flèche, lamelles, lames, bifaces, poteries et vanneries. Toutes les pièces sont présentées au large public.
Quelle est la réaction du public devant votre collection '
Il est évident que la réaction du public ne peut être que positive. Je peux dire que la plupart des visiteurs sont émerveillés par ce joyau.
Enregistrez-vous la visite de chercheurs et d'urbanistes qui viennent effectuer des recherches '
A vrai dire, je n'ai pas encore reçu la visite des chercheurs et des urbanistes. Cependant, j'attends la signature d'une convention avec l'Institut d'archéologie de Sidi Abdellah.
Des projets '
On ambitionne d'organiser un séminaire, en mars ou en avril, sur les 50 ans de recherches anthropologiques, dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie.
Le mot de la fin...
On remercie les efforts déployés par le ministère de la Culture. On tient toutefois à faire remarquer qu'il nous est difficile de travailler dans ce musée durant les périodes de grandes chaleurs. On ajoutera à cela l'insuffisance d'infrastructures hôtelières dans la région et le manque flagrant d'anthropologues et de préhistoriens dans le Sud.