Pourquoi la mousson africaine débloque
On en sait un peu plus sur les dérèglements de la mousson africaine : les quelque 300 scientifiques réunis du 26 au 30 novembre à Karlsruhe, en Allemagne ont présenté les premiers résultats de la campagne d?observations intensives menée en 2006 dans le cadre de la mission européenne Analyses multidisciplinaires de la mousson africaine (Amma). Quel est le problème ? Le système d?Afrique de l?Ouest est un système fragile, dépendant de l?équilibre entre l?offre en ressources naturelles et la demande de nourriture d?une population en augmentation. Estimée à 60 millions en 1950, cette dernière a atteint 230 millions en 2000 et pourrait passer à 400 millions en 2030. Depuis 1970, les scientifiques ont relevé un déficit de pluies considérable, de l?ordre de 30% par rapport au XXe siècle. La mousson arrive aussi plus tard. Et les conséquences sont dramatiques : famines, paludisme, épidémies de méningites? Le développement, la sécurité alimentaire et la stabilité politique de la région dépendent des variations du climat, encore mal connues dans cette région. Qu?ont découvert les scientifiques ? L?océan Atlantique Est jouerait un rôle important dans le démarrage et l?intensité de la mousson d?Afrique de l?Ouest. Le Golfe de Guinée est la région de l?océan Atlantique tropical où la variabilité de la température de surface de la mer est la plus forte, affichant des amplitudes saisonnières jusqu?à 7°C. Cette variabilité est essentiellement due à la remontée d?eaux profondes (upwelling) équatoriales et à la présence d?une « langue froide » durant l?été boréal. Les fumées et les poussières affecteraient le climat : elles réduisent la quantité de lumière du soleil reçue par la surface, refroidissant la planète. Les augmentations de dioxyde de carbone (déforestation) ne sont pas les seules responsables, comme on le pensait auparavant : la poussière et la fumée provenant de la combustion de la biomasse jouent également un rôle important. Le désert du Sahara est par exemple une source importante d?émission de poussières minérales dans le monde. De même, la combustion des étendues agricoles durant la saison sèche fait du continent africain le plus grand émetteur de fumées au monde. De nouvelles observations illustrent comment l?humidité du sol peut affecter le développement des orages. Cela signifie qu?en principe, l?humidité du sol peut influencer les pluies, qui elles-mêmes augmentent cette humidité du sol. À quoi vont servir ces informations ? Elles sont destinées aux décideurs politiques, pour les aider à mettre en place des politiques d?adaptation. Un réseau de chercheurs africains d?une trentaine d?institutions sont actuellement mobilisés pour poursuivre l?analyse des observations. Ces experts aideront à renforcer la position des nations d?Afrique de l?Ouest dans les négociations post-Kyoto. Pour en savoir plus : www.amma-international.org
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Posté Le : 01/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mélanie Matarese
Source : www.elwatan.com