Algérie

Plus de 200 Tunisiens ont quitté hier la Libye


A leur arrivée à  l'aéroport de Tunis, ils avancent vers la sortie avec les rares affaires qu'ils ont réunies dans la panique de leur départ, décidé pour la plupart à  la «dernière minute» pour «sauver leur vie». Mohamed Jilani, 50 ans, ouvrier journalier à  Nesrata (200 km de Tripoli), déclare qu'il a «décidé de rentrer car l'insécurité est totale dans cette ville». «Certains Libyens, dit-il, commençaient à  nous regarder d'un air hostile, et d'autres nous traitaient sans raison de mercenaires». «Il n'y a pas de chasse aux sorcières, mais on sentait une certaine hostilité et j'ai décidé de rentrer», dit-il.
Ingénieur établi depuis deux ans à  Tripoli, Mohamed Jarboui, raconte la nuit cauchemardesque qui a précédé son départ de Tripoli : «On n'a pas dormi hier soir à  Tripoli, toute la nuit on a entendu des tirs. Tripoli était calme dans la journée mais c'est la nuit que l'on a entendu le  plus de rafales de tirs». «Je ne me sentais plus en sécurité et c'est pour ça que je suis rentré avec ma femme et mon gosse de 12 ans.» Un autre Tunisien, Adnane, 25 ans, qui travaille dans une compagnie pétrolière, raconte que «Tripoli était folle de rumeurs évoquant la fuite de Gueddafi».  «On ne pouvait pas quitter nos maisons car il y avait des affrontements entre partisans de Kadhafi et d'autres personnes. Il y a eu beaucoup de tirs le soir et seul l'aéroport était sécurisé. Tripoli était livrée à  l'anarchie», dit-il.
Souad, qui a de la famille en Libye et qui s'y rend régulièrement, raconte que «les informations qui parviennent de Benghazi sont terribles et affolantes. J'ai essayé de joindre mes proches à  Benghazi, mais le téléphone ne fonctionne pas», raconte-elle avec angoisse. Mustafa Faihi, confie, lui, qu'il a décidé de «partir à  la dernière minute de Tripoli». «J'ai fermé ma maison et j'ai laissé la voiture. Il y a un risque de voir les choses empirer et que la situation se détériore encore plus». «Je remercie Dieu, je me sens soulagé d'être là, à  Tunis, car même à Â Â  l'aéroport de Tripoli, on n'était pas certain de pouvoir partir». «J'ai paniqué quand on m'a dit que le départ était retardé», dit-il, avant de disparaître avec une petite valise. 2300 autres Tunisiens vivant en Libye ont fui ce pays depuis dimanche par voie terrestre, a indiqué hier l'agence officielle TAP, citant l'office des Tunisiens à  l'étranger. «2000 Tunisiens sont arrivés hier de Libye. Cinq bus et des voitures de location les ont transportés par voie terrestre» depuis le poste frontière de Ras-Jdir et «300 personnes sont arrivées ce matin via Zaouia (est de Tripoli), Sebratah (nord-ouest) et Tripoli par voie terrestre  également», selon cette source. Des Tunisiens résidant à  Benghazi et dans d'autres localités rencontrent des difficultés sécuritaires pour arriver jusqu'à la frontière, précise l'agence.
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