Algérie

Plus de 200 amendements au menu



Benhamou s’en est pris à ses collègues en les accusant d’utiliser l’Assemblée à des fins personnelles. L’orateur a commencé son intervention en s’interrogeant sur l’arrière-pensée des députés de l’Alliance présidentielle qui, pour la première fois, se sont mis d’accord pour critiquer un projet de loi. «400 amendements ont été proposés pour le projet du code communal. Nous avons examiné et adopté des projets plus importants que celui-ci, sans introduire aucun amendement. Là, c’est du jamais vu. Pour qui  roulez-vous '» lance l’orateur à l’adresse des députés. De son avis, cette opposition faite par les partis de l’alliance relève de l’hypocrisie politique. «Vous faites dans l’agitation et la politique politicienne. A l’approche des élections, les députés essayent de se distinguer par tous les moyens, quitte à trahir l’Algérie», a pesté Benhamou. Les députés présents dans la salle l’ont sommé de se taire.M. Ziari est intervenu alors pour couper court à la dispute.
Benhamou quitte la salle, suivi de quelques députés qui exigeaient de lui des excuses officielles. Revenant au débat, Tarik Mira, député de Béjaïa et dissident du RCD, estime que ce texte de loi comporte deux faces, l’une portant sur le diagnostic que l’on peut qualifier d’acceptable, l’autre sur le remède qui est pire que le mal. «Le constat est tellement évident qu’on peut le vérifier par le dépôt de 220 amendements qui, plus est, venant très majoritairement de la majorité présidentielle. Si les amendements sont acceptés, le texte en sera complètement modifié ou retiré. Alors, ce sera une première dans les annales de l’APN», a souligné Mira, qui ne comprend pas le revirement de la majorité parlementaire tout en s’interrogeant sur cette soudaine profusion à proposer contre le gouvernement.
«Y a-t-il eu un passage à un équilibre des pouvoirs entre le gouvernement et le Parlement sans que l’on soit au courant ou bien, plus trivialement, une manœuvre entre factions dont l’enjeu est caché '» s’est demandé Mira.
Abordant le contenu du projet, l’intervenant fera remarquer que, pour la première fois, les pouvoirs du président d’APC sont rognés de façon drastique. «L’élite est réduite maintenant à être sous la botte de l’administration incarnée par le chef de  daïra et le wali. La toute-puissance de l’Etat tutélaire contre la société se manifeste de manière brutale dans cette contre-réforme», relève Mira.
Celui-ci pense que la réduction du pouvoir local à un appendice de l’Etat est une atteinte à l’expression citoyenne, et en écrasant la représentation populaire, l’Etat amoindrit ainsi le multipartisme.
Certains députés ont expliqué que l’amendement des lois électorales sur les partis politiques aurait dû précéder celui du code communal. Pour eux, le gouvernement sera contraint de revoir le code communal après l’adoption de ces deux lois. D’autres députés ont estimé que le texte en question comporte plusieurs lacunes «et manque de mécanismes susceptibles d’imposer le respect de ses dispositions».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)