Algérie

Plus de 190 blessés et 11 morts dans les rangs du CNT «L'assaut final» prend du retard sur Syrte



Les forces pro-CNT ont entamé leur quatrième semaine de siège à Syrte où ils avancent très lentement face aux pro-Kadhafi, ont souligné hier les envoyés spéciaux de la presse occidentale. Aucun bilan n'était disponible dans l'immédiat pour l'ensemble de la ville, mais le Conseil militaire de Misrata, chargé du front ouest de la ville, a annoncé hier
11 morts et plus de 190 blessés dans ses rangs. Quant aux habitants de la ville,
ils évoquent une situation catastrophique en raison des bombardements intensifs de l'Otan et des moyens militaires engagés par le CNT. Les forces de Kadhafi ne se résignent pas et «préfèrent mourir en martyrs».
Les comptes-rendus des agences des médias occidentaux sur l'évolution de la guerre en Libye illustrent la situation dramatique du pays voisin.
Et malgré la puissance de feu déployée par l'armée du CNT et les bombardements incessants sur le centre-ville, suivis de l'entrée des troupes basées à l'est, au sud et à l'ouest, les pro -Kadhafi résistent encore. Leurs contre-attaques sont toujours aussi efficaces, ont indiqué hier les journalistes présents sur les lieux.
Les troupes rebelles avaient annoncé, au début de la semaine, que vendredi 7 octobre allait être le jour de «l'assaut final sur la cité incarnant Mouammar Kadhafi».
Alors qu'hier, Syrte se dérobait sous une épaisse fumée noire, au-dessus de laquelle, bombes et missiles ne formaient plus qu'un grand tonnerre assourdissant. Il n'y a pas un bâtiment qui a échappé aux combats. Une véritable guerre au su et au vu de l'opinion internationale.
Les forces du CNT bombardaient Syrte, hier, avant un nouvel assaut sur la ville. Selon les médias occidentaux, les troupes du Conseil national de transition (CNT) ont avancé jusqu'à moins d'un kilomètre des combattants pro-Kadhafi ,retranchés dans le secteur du centre de conférences Ouagadougou et de la place Verte au coeur de la ville.
Face à cette situation, le Conseil national de transition n'a pas le choix, selon des titres de la presse française. Il doit trancher entre un siège prolongé, ce qui retarderait son action gouvernementale, et une «victoire plus rapide, mais sanglante qui aggraverait les antagonismes régionaux et le mettrait dans l'embarras, notamment vis-à-vis des pays qui le soutiennent».
Des habitants témoignent de l'horreur
Des habitants de Syrte sont terrifiés et choqués par les bombardements et la guerre urbaine menée par les deux côtés (CNT et pro-Kadhafi).
Ali Dourgham ne peut retenir ses larmes en racontant comment son père a été tué par un obus à Syrte alors qu'il se rendait à la mosquée avec son frère. «Il est mort dans mes bras. Je l'ai enterré hier.» L'oncle du jeune homme a été admis à l'hôpital Ibn Sina de Syrte qui, selon des témoins, a lui aussi souffert des combats.
«L'hôpital est la cible de tirs d'obus», dit Dourgham, à l'instar d'autres habitants qui fuient la ville. «Il est plein de saletés. Il n'y a que trois médecins pour s'occuper des malades.»
Malgré les pilonnages et la pénétration progressive des forces du CNT en vue peut-être d'un assaut final, il est résolu à regagner Syrte pour en faire sortir son oncle.
Les récits des témoins qui évacuent la ville natale de Mouammar Kadhafi donnent une idée lugubre de ce qui s'y passe.
«C'est inimaginable, là-bas», déclare à Reuters Massoud Aouidat, qui arrive tout juste de la ville à bord d'une voiture au pare-brise et aux portières criblés d'impacts de balles.
«Cela empire chaque jour. Il n'y a pas de nourriture. On voit des incendies, des appartements sont détruits.» Des habitants terrifiés dorment dans les rues et sous les escaliers, de peur que leur toit s'écroule sur eux la nuit. Certains évoquent deux familles dont les voitures ont été touchées par des lance-roquettes alors qu'elles tentaient de quitter la ville.
Selon une équipe de la Croix-Rouge, parvenue à apporter des fournitures médicales à l'hôpital de Syrte, la ville portuaire est privée d'électricité. Des civils font état de nombreuses rues inondées.
«Syrte n'est pas Tripoli»
Syrte est depuis trois semaines environ l'enjeu d'attaques tous azimuts et de bombardements quasi continus des forces du CNT et des avions de l'Otan.
Des éléments pro-Kadhafi opposent une résistance acharnée et «veulent mourir en martyrs que de tomber entre les mains des traîtres et des forces de l'Otan».
Certains civils ont rapporté que des militaires pro-Kadhafi se cachent dans des zones résidentielles, ce qui fait craindre des combats de rue meurtriers dans un futur proche.
«A Syrte, ce ne sera pas comme à Tripoli», dit le médecin du CNT Machallah Al Zoy, par allusion au dénouement relativement modéré qu'a connu le siège de la capitale.
Des milliers de civils cherchant à fuir une situation critique ont été surpris par les bombardements de l'Otan et se sont éparpillés, paniqués, pendant que les explosions secouaient la ville. Un habitant a dit qu'une odeur de corps en décomposition flottait dans l'hôpital.
Dans un poste de secours installé hors de la ville, le chirurgien Nouri al Naeri a fait état de 12 personnes tuées vendredi sur le front ouest de la ville, et de 139 blessés. Un hôpital de campagne installé à plusieurs kilomètres à l'ouest de Syrte a admis vendredi une cinquantaine de civils ou combattants blessés dans les combats, la plupart grièvement.
12Signe de l'inquiétude de la communauté internationale face aux tensions intérieures qui résulteraient d'un siège prolongé, le plus haut responsable de l'ONU en Libye, Ian Martin, a exhorté les combattants du CNT à ne pas exercer de représailles contre les partisans du colonel Kadhafi.


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