Plus de 130.000 visiteurs par jour

Des milliers de personnes, plus de 130.000 visiteurs par jour, souvent en famille, se sont rendues au palais des expositions pour acheter des livres dans divers domaines de la connaissance. Ils ont pu aussi se faire dédicacer et rencontrer des auteurs de leur choix. Ces derniers ont pu se rendre compte de l'impact de leurs ?uvres, présenter leur travail. Etudiants en quête d'ouvrages spécialisés, familles à la recherche de livres parascolaires ou simples curieux, le salon a attiré un nombreux public. La coïncidence de l'événement avec les célébrations liées au soixantième anniversaire du 1er Novembre a donné un cachet particulier à cette manifestation culturelle. De nombreuses rencontres ont été organisées autour de parcours de militants ou d'intellectuels qui ont voué leur vie au pays et de thématiques qui ont permis de transmettre toute une mémoire menacée par l'oubli. On a ainsi évoqué des hommes comme Lacheraf ou Sahli. En honorant des hommes comme Emmanuel Roblès, les organisateurs ont voulu souligner cette vocation du pays à promouvoir le dialogue et à assumer ses multiples héritages culturels. De nombreuses figures de la culture algérienne ou étrangère étaient présentes, à l'instar de Sadek Hadjeres, Rachid Boudjedra, Houria Aichi, Gilles Keppel, Guy Degas ou l'Egyptien Hachemi Kandil. Le Sila a montré de manière très éloquente la soif de savoir des Algériens qui se sont « rués » sur les stands des différents éditeurs. Rien ne paraissait étranger à leur intérêt. Livre religieux, de cuisine ou romans, chacun avait l'embarras du choix. Des stands furent réservés aux enfants et un cycle sur les « romans adaptés à l'écran » fut proposé aux visiteurs qui songent à la prochaine édition. Le Sila aura permis de vérifier aussi que l'édition en Algérie, malgré des difficultés objectives, connait un remarquable essor. Les catalogues des éditeurs reflètent une variété de choix et de réels efforts de promotion de l'écriture. Fait remarquable, personne n'a parlé de censure. Hormis les livres attentatoires à la dignité des personnes ou faisant l'apologie de l'extrémisme sous ses multiples formes, la diversité des auteurs et la tonalité critique de beaucoup d'ouvrages attestent de la liberté qui s'enracine progressivement dans le paysage éditorial. Année après année, le rendez-vous attendu par les professionnels de l'édition s'améliore sur le plan de l'organisation. Celle-ci est toujours perfectible et d'autant plus nécessaire, le Sila ayant atteint l'age de la maturité et une réputation à défendre et à faire valoir.