Les images sont
effroyables, une pluie de bombes sur Ghaza. Dans la nuit, des éclairs déchirent
la ville.
Triste bilan de l'agression
israélienne contre la population de Ghaza: au 4eme jour de cette agression, une
centaine de raids aériens ont été menés dans la nuit de jeudi à vendredi dans
la bande de Gaza, portant à plus de 900 le nombre d'attaques aériennes depuis
quatre jours sur cette mince bande de Ghaza déjà enclavée et encerclée.
Vendredi, pas moins de dix personnes ont été tuées, dont cinq dans la
destruction d'un bâtiment à Rafah, qui aurait été la maison d'un militant du
Djihad islamique, selon les services des urgences palestiniens. Depuis le début
des bombardements israéliens, plus de 100 personnes ont été tuées, selon le
ministère de la Santé palestinien, dont plus d'une vingtaine d'enfants, et plus
de 670 autres ont été blessées. En dépit des appels internationaux à la
retenue, Israël a maintenu son étau contre les populations palestiniennes
désarmées de la bande de Ghaza.
A l'instar des
massacres contre la population de Ghaza lors de l'opération ‘'Plomb durci'' en
décembre 2008-janvier 2009 et celle ‘'Pilier de défense'' en novembre 2012,
l'opération ‘'Bordure de protection'' a pris les allures d'un véritable
génocide du peuple palestinien. Depuis le début de l'opération, lundi 7 juillet
à minuit, 900 raids ont été menés par l'armée israélienne dans la bande de Gaza
et ont fait, selon un décompte vendredi en milieu de journée, quelque 100
morts, dont des femmes et des enfants. «Nous avons visé 322 cibles durant la
nuit à Gaza portant à 750 le nombre total de cibles du Hamas touchées par
l'armée depuis le début de l'opération «Bordure de protection», a indiqué Peter
Lerner, porte-parole de l'armée israélienne, dans un entretien avec des
journalistes. Mais, cette sauvage agression de l'armée israélienne contre une
population palestinienne désarmée, n'a toutefois pas réussi à faire cesser les
salves de roquettes tirées par les combattants à Gaza qui ont réussi à
atteindre les régions de Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa, située à plus de 160 km
de la bande de Gaza, provoquant même un mouvement de panique qui a obligé le Premier
ministre israélien à plonger dans un abri lorsqu'une roquette du Hamas a
atterri près de l'endroit où il était à Tel Aviv.
PLUIE DE BOMBES
SUR GHAZA
A Ghaza, la
situation est dramatique. Les bombes israéliennes pleuvent sur les maisons.
Pour se justifier, le porte-parole de l'armée sioniste, le général Moti Almoz,
a expliqué que les habitants des bâtiments visés sont avertis à l'avance par
téléphone. Malgré ces «précautions», plus de 100 Palestiniens ont été tués en
trois jours, selon des sources médicales palestiniennes. Entre lundi et
vendredi, plus de 400 tonnes d'explosifs ont été larguées sur Ghaza et ses
villages environnants, dont Khan Younes et Rafah. Sourd aux appels
internationaux à la retenue, et l'appel à un cessez-le-feu du SG de l'ONU, Benyamin
Nétanyahou a proclamé que ‘'pour le moment un cessez-le-feu n'est pas à l'ordre
du jour. Nous allons les frapper davantage'', écartant en même temps l'offre de
médiation formulée par le président américain Barack Obama. L'Egypte, l'Iran et
la Turquie seraient pressenties pour mener éventuellement cette médiation,
refusée par Israël. ‘'Nous sommes le dos au mur, nous n'avons rien à perdre'',
a quant à lui déclaré le porte-parole du Hamas à Ghaza, Sami Abou Zouhri. Cette
agression israélienne a été en fait le résultat de l'instrumentalisation par
les faucons de l'armée sioniste et le Premier ministre de l'assassinat de trois
juifs en Cisjordanie, selon Leila Shahid, porte-parole de l'OLP en Europe.
Le porte-parole de
l'armée israélienne a averti que «l'opération allait s'étendre dans les
prochains jours». Le président sortant Shimon Peres a de son côté prévenu
qu'une opération terrestre «pourrait arriver bientôt». Israël a ainsi commencé
à mobiliser plus de 40 000 réservistes. Le Hamas, de son côté, n'est pas prêt à
cesser ses tirs de roquettes sur Israël.
ENGRENAGE
Si, au début de
l'opération ‘'Bordure de protection'', les dirigeants du Hamas sont restés
plutôt discrets et n'ont pas voulu rompre la trêve négociée en novembre 2012,
l'assassinat dans la nuit du 7 juillet de sept de ses combattants dans une
attaque de drone a changé la donne. ‘'(...) à un moment, il a considéré qu'il
ne pouvait pas laisser les attaques israéliennes sans réponse. L'élimination de
sept combattants du mouvement dans une attaque de drone israélien sur la bande
de Gaza, le 7 juillet, a ainsi été considérée comme un acte d'agression rompant
le cessez-le-feu avec Israël'', estime Jean-François Legrain, historien
rattaché à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman,
cité vendredi par Le Monde. «L'engagement avait été pris qu'aucune partie ne
mènerait une opération militaire contre l'autre. Le Hamas et son aile
militaire, les brigades Ezzedine Al-Qassam, ont alors considéré qu'ils devaient
répondre», a-t-il ajouté. Dès lors, l'engrenage d'une agression absurde,
sauvage avec la préparation d'une offensive terrestre sur Ghaza est enclenché
et soutenu par les puissances occidentales, France, Allemagne et Etats-Unis
s'étant franchement rangés du côté de l'agresseur, munis des armes de
destruction massive les plus sophistiquées. La voie des Palestiniens,
politiques y compris, ne peut être entendue dans un tel fracas d'armes et de
bombes.
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Posté Le : 12/07/2014
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com