Algérie

Plus d'une centaine de journalistes ont été assassinés durant la «décennie noire»



Le 3 mars de chaque année, nos pensées s'envolent forcément vers nos collègues, confrères et cons?urs assassinés durant la décennie noire. Ils avaient été tués uniquement parce qu'ils étaient journalistes.Ils étaient près de 103 journalistes de différents organes de presse qui ont été assassinés par les sanguinaires bras armé de l'organisation du front Islamique du salut à savoir : AIS, GIA, GSPC etc. Ce n'est pas n'importe quel journaliste au monde qui pourrait avoir le courage des journalistes algériens pendant cette période cruciale et unique de la décennie rouge. Les journalistes n'ont pas abdiqué ni aux menaces, ni à la violence et la barbarie des ennemis de la démocratie et de la liberté d'expression. Ils avaient décidé de continuer à travailler et à lutter à travers leurs écrits, paroles et leurs caméras contre l'intégrisme, le fondamentalisme et le terrorisme.
La liste des martyrs de la plume est longue, elle dépasse la centaine. C'est par leur intelligence, leur savoir et leur courage que les défenseurs de liberté d'expression se sont battus contre l'obscurantisme. Face à la haine, couteaux, Kalachnikov et aux bombes, les journalistes se sont défendus avec leurs plumes et leurs matériels de la profession. Les intimidations, menaces et les assassinats n'ont jamais fait plier les défenseurs de la liberté d'expression et la démocratie. «Il n'est pas question de se taire alors que notre pays est en danger», telle était le slogan de l'ensemble des journalistes. «C'est une grande lâcheté de rester neutre alors que les intellectuels, artistes, médecins, enseignants, sportifs et des citoyens se font égorger par les hordes sauvages», ont-ils ajouté.
Prenant leur courage à deux mains, les journalistes algériens ont suivi à la lettre le dicton de Tahar Djaout qui a dit à l'époque : «Si tu parles, tu meurs. Si tu te tais tu meurs. Alors, dis et meurs». Hommes et femmes de la presse écrite, parlée ou de l'audiovisuel, les journalistes ont tous juré de parler et de mourir en héros pour permettre à l'Algérie de rester debout.
La réplique des sanguinaires étaient des plus barbares, aucune distinction n'a été faite entre un journaliste masculin, féminin, francophone ou arabophone. Pas seulement, car même les chauffeurs et correcteurs ont été assassinés. Les sanguinaires avaient pour objectif d'anéantir les «témoins» pour camoufler leurs méfaits et pour dissimuler les massacres et les carnages dont le peuple fait l'objet. Le mot d'ordre a été donné aux groupes terroristes de faire taire les radios, de noircir les écrans et d'immobiliser les plumes. C'est une véritable chasse à l'homme que les journalistes ont fait l'objet de la part des sanguinaires. Appliquant les directives de leurs émirs et responsables, les groupes terroristes ont multiplié les enlèvements, les assassinats individuels et collectifs dans les milieux des journalistes.
Ni le premier assassinat, ni la 100ème victime et ni les attentats à l'explosif n'ont fait abdiquer les courageux journalistes. Bien au contraire, cette barbarie a donné du courage à la famille de la presse qui a levé la voix pour dire haut et fort : Non à l'intégrisme ! Non à un état théocratique ! Vive l'Algérie libre et démocratique ! La haine des groupes armés islamistes a poursuivi les journalistes même après le projet de ladite «Réconciliation nationale». Habités par la ranc?ur et l'obscurantisme, deux terroristes ont assassiné un ex-journaliste à Boumerdès au mois de mai 2011. Selon des sources dignes de foi, les criminels ont guetté le journaliste à la sortie d'un stade pour le cribler de balles.
Notre confrère a eu beaucoup de chance de mourir par balles et de ne pas tomber entre les mains de ces «monstres» pour qu'il soit torturé et égorgé à l'arme blanche. Le lieu où notre confrère Rabah Nezzar a été abattu est situé entre Baghlia et Oued-Aissa (Est de Boumerdès). Des milliers d'extrémistes islamistes activent toujours dans cette région. Le journaliste a cessé ses activités journalistiques depuis plus de 15 ans et ce, après avoir reçu des menaces de mort émanent des groupes armés islamistes. Malgré cela, les criminels qui ne jurent que par le sang, la terreur et la mort ont mis leurs menaces à exécution. C'est grâce à ces journalistes et aux sacrifices des milliers d'hommes et femmes intègres que l'Algérie est restée debout alors qu'elle était déjà donnée pour morte et enterrée par nos «frères » et ennemis. Plusieurs journalistes enlevés par les groupes armés se trouvent disparus jusqu'à ce jour.
C'est le cas de notre confrère Mohammed Hassaïne, correspondant du quotidien Alger Républicain qui a été enlevé le 28 février 1994, aux environs de 7h30, à la sortie de son domicile à Larbatache (wilaya de Boumerdès), alors qu'il se rendait à son travail. Des «repentis» avaient affirmé qu'il a été assassiné, dans la nuit du 28 au 1er mars 1994. Le disparu était technicien en agriculture et travaillait au sein de la sous-direction agricole de Khemis El Khechna.
Militant du Parti de l'avant-garde socialiste, il était depuis plusieurs années correspondant d'Alger Républicain. Le corps de notre confrère n'a pas été retrouvé jusqu'à présent. Le défunt a laissé derrière lui trois enfants et une veuve. A toutes et à tous, nous leurs rendons en cette journée du 3 mai 2018, un vibrant hommage. Vous avez sacrifié vos vies pour la liberté d'expression, la République, et le pays Reposez en paix, les Algériens ne vous oublieront jamais.


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