Algérie - Revue de Presse

Plus d'un milliard de personnes touchées par la faim en 2009


Au moment où l'on évoque des plans de relance de l'économie mondiale à coups de centaines de milliards de dollars, la pauvreté avance dans le monde dans l'indifférence la plus totale de la communauté internationale qui focalise davantage sur la sauvegarde d'un système financier dans les limbes que sur le sort de millions de personnes happées par la misère. Le sixième rapport de suivi de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) résume bien la gravité de la situation. « Avant l'éclatement de la crise alimentaire en 2007 (avec l'augmentation brusque du prix des matières premières agricoles, ndlr), il y avait environ 850 millions de personnes souffrant de la faim de manière chronique dans le monde en développement. Ce nombre s'est élevé à 960 millions en 2008 et devrait grimper au-delà du milliard en 2009 », souligne ce rapport rendu public hier. Les institutions de Bretton Woods estiment que l'objectif de sortir des millions de personnes de la misère, fixé par les Nations unies, était devenu illusoire du fait de la crise, particulièrement en Afrique.L'inquiétude est plus forte en Afrique subsaharienne qu'ailleurs, en particulier pour les objectifs concernant la santé. La région en est à un taux de mortalité pour les enfants de moins de 5 ans de 146 pour 1000, alors que l'objectif est de 61 ; de 9 morts maternelles sur 1000 naissances, alors que l'objectif est de 2,3 ; et le combat contre le sida, le paludisme et d'autres maladies, est peu avancé, rapporte l'AFP. « La perspective d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) d'ici à 2015, qui était déjà sérieusement mise en doute, paraît même encore plus éloignée », estiment d'ailleurs la BM et le FMI dans leur rapport annuel. La lutte contre la pauvreté tant chantée dans les discours s'avère être un v'u pieux une fois les lampions éteints. Loin d'être jugulé, ce fléau prend des proportions alarmantes. « Dans beaucoup de pays, le revenu par personne va reculer », a ainsi averti le numéro deux du FMI, John Lipsky. Et l'aide internationale ne la compense pas puisque « ses niveaux actuels sont toujours très inférieurs aux engagements pris par les pays du G8 au sommet de Gleneagles en 2005 ».Les conclusions du rapport de la BM et du FMI exacerbent la colère des organisations non gouvernementales (ONG) qui dénoncent le peu d'intérêt accordé à ce drame humanitaire. « Les constats dressés dans ce rapport appellent des mesures immédiates », a réagi l'organisation non gouvernementale Oxfam, indiquant que « l'aide internationale pour les pays pauvres se monte à 120 milliards de dollars, très loin de ce qui serait suffisant, et une goutte dans l'océan par rapport aux 8400 milliards récemment mobilisés pour renflouer les banques ». L'engagement phare, diminuer de moitié (entre 1990 et 2015) la proportion de ceux qui vivent sous le seuil d'extrême pauvreté (1,25 dollar par jour) et de ceux qui souffrent de la faim, a été renvoyé aux calendes grecques.
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