Algérie

Plus d?un demi-million d?enfants touchés Malnutrition : encore du pain sur la planche



Une régression de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans en Algérie mais la situation reste tout de même préoccupante pour les spécialistes dans ce domaine. C?est ce qui ressort de l?enquête effectuée récemment par le ministère de l?Intérieur et des collectivités locales dont les résultats ont été communiqués à l?occasion de la Journée mondiale de l?alimentation coincidant avec le 16 octobre.Comparée à une étude réalisée en l?an 2000, le taux de malnutrition est passé de 28 à 18 % en sept ans, soit plus de 0,5 million d?enfants. Même si ces résultats révèlent «une amélioration» des conditions de nutrition chez cette catégorie d?enfants, ils restent loin, selon la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche scientifique (Forem), des objectifs assignés au programme mis en place par le ministère de la Santé en 2001 pour lutter contre la malnutrition. La tendance à une alimentation déséqulilibrée voire à la malnutrition a souvent pour origine une pauvreté struturelle.«Aujourd?hui, un enfant de moins de 5 ans sur cinq présente une malnutrition en Algérie, ce qui donne un chiffre absolu de près de 600.000 enfants dont 150.000 présentent une forme sévère de malnutrition», constate la fondation. Or, dans le programme suscité, une réduction de 50 % de la prévalence de la malnutrition protéino-calorique du nourrisson et du jeune enfant âgé de moins de cinq ans devait être enregistrée avant l?an 2004. En 2007, ce taux n?a pas été atteint malgré la légère amélioration constatée si l?on sait que ce même programme prévoyait une réduction de 50 % de la prévalence de la carence en fer chez les nourrissons et les enfants de moins de cinq ans, ainsi que chez la femme enceinte et l?allaitante en 2004. Il était question, également, durant cette même année, de l?éradication des troubles dus à la carence en iode et l?éradication du rachitisme chez les enfants de moins de 3 ans.Le taux de 18 % se répartit à raison de 3,7 % (106.000 enfants) pour la prévalence de l?insuffisance pondérale dont 0,6 % de forme sévère, de 11,3 % (322.000 enfants) de prévalence du retard de croissance dont 3 % de forme sévère et de 2,9 % (83.000 enfants) pour la prévalence de l?insuffisance staturo-pondérale dont 0,6 % de formes sévères. Pour illustrer ce constat, la fondation donne à titre d?exemple le pourcentage d?élèves bénéficiant de la cantine scolaire qui était respectivement de 19,05 %, de 24,20 % et de 29,74 % pour les wilayas de Djelfa, M?sila et Skikda en 2004. Des données statistiques qui traduisent, explique la fondation, «une demande alimentaire insuffisamment satisfaite, en particulier chez les jeunes enfants, or on sait que les besoins en protéines animales sont très importants à cet âge. Cette situation expliquerait l?existence de foyers de malnutrition potéino-calorique dans notre pays.D?autre part, en analysant cette enquête, la même fondation relève l?absence d?information sur les enfants présentant un déficit en micronutriment. «Les chiffres disponibles sont souvent anciens et ne permettent pas d?avoir une idée précise sur la situation nutritionnelle actuelle. La carence en fer reste estimée à 3 % chez l?homme et à 20 % chez la femme, selon l?enquête de l?EDG alors que les chiffres disponibles pour les enfants de moins de cinq ans elle a été de l?ordre de 35 % en 1975, de 10 % en 1982 et de 5 % en 1987. L?autre omission dans cette enquête, la différence entre les sexes sur le plan nutritionnel. «La malnutrition paraît plus marquée au cours de la troisième année de la vie mais surtout les régions rurales sont beaucoup plus touchées que les zones agglomérées. De même, les taux observés dans les régions du sud du pays sont deux à trois fois plus élevés qu?ailleurs».S?agissant de la comparaison entre la production agricole et la consommation alimentaire en Algérie comme dans tout le Maghreb, la fondation constate «un déficit» dans 4 denrées alimentaires essentielles (céréales, huile, viande et produits laitiers). Elle constate que le pourcentage d?autosuffisance reste difficile à maîtriser car il varie selon l?année et la denrée considérée, précisant qu?en moyenne, la production agricole couvre les besoins à hauteur de 37 % pour les céréales, de 15 % pour les huiles végétales, de 2 % pour le sucre, de 70 % pour les viandes et les oeufs, et de 99 % pour les fruits et légumes.Selon une enquête du CENEAP, près d?une famille sur cinq n?arrive pas à manger à sa faim quotidiennement et à disposer de sa ration calorique journalière. La fondation précise que «les deux millions de couffins de Ramadan donnés par le ministère de la Solidarité au cours du mois de septembre 2007 confirment cette donnée». L?étude consacrée au filet social effectuée par CENEAP a montré que «les plus pauvres ont tendance à consacrer la majeure partie de ce qu?ils reçoivent comme argent à leur alimentation. Ainsi 67 % des bénéficiaires du filet social consacrent la totalité de leurs indemnités aux dépenses alimentaires et 70 % des personnes âgées dépensent leur allocation en alimentation. Les personnes handicapées consacrent plus de 54 % de leur allocation en alimentation».Pour remédier à cette situation de malnutrition qui affecte en premier lieu les enfants, la fondation recommande la mise en place d?un observatoire national sur la nutrition et d?un observatoire des droits de l?enfants (ODE) en plus du renforcement des programmes déjà mis en place.


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