Algérie

Pluie de critiques contre l'Arabie Saoudite



La condamnation lundi à cinq ans et huit mois de prison de la militante saoudienne des droits humains, Loujain al-Hathloul, a suscité une vague de dénonciation et d'indignation des ONG et de certains Etats, y compris parmi les alliés de Riyad. La jeune militante de 31 ans a été reconnue coupable de "diverses activités prohibées par la loi antiterroriste", a précisé le média en ligne pro-pouvoir Sabq, qui a assisté à l'audience.Le président américain élu Joe Biden, qui doit prendre officiellement ses fonctions dans trois semaines, avait notamment eu des mots très durs sur la répression en Arabie Saoudite. Jake Sullivan, son futur conseiller à la sécurité nationale, a fustigé sur twitter la condamnation de Loujain al-Hathloul comme étant "injuste et troublante". Du côté de l'administration sortante, un porte-parole du Département d'Etat, Cale Brown, a fait part sur twitter de la "préoccupation" des Etats-Unis. Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a également jugé "profondément troublant" ce jugement, qualifiant la détention de la militante d'"arbitraire".
"Nous comprenons qu'une libération prochaine est possible et nous l'encourageons fortement et de toute urgence", a-t-il tweeté. Kenneth Roth, directeur exécutif de l'ONG Human Rights Watch, a dénoncé un jugement "honteux", estimant que la militante avait été condamnée pour avoir "réclamé ses droits". Selon Amnesty International, le sursis n'enlève pas à la condamnation la "cruauté" du régime envers "l'une des femmes les plus courageuses" du royaume.
La France et l'Allemagne ont appelé les autorités saoudiennes à la "libérer" rapidement. Le gouvernement allemand a jugé que "libérer Mme al-Hathloul dès maintenant et donc avant la conclusion du procès" constituerait un "signe positif". Loujain al-Hathloul a entamé une grève de la faim en prison le 26 octobre avant de l'interrompre deux semaines plus tard, selon sa famille et Amnesty International.
Sa famille avait annoncé fin novembre que son cas avait été transféré à une cour chargée des affaires de terrorisme, créée en 2008 et qui a largement servi à juger des prisonniers politiques, selon des organisations de défense des droits humains.


R. I./Agences


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