Plongée sous-marine pour les handicapés : Un moment de liberté dans le monde du silence

Mme Mekzine Hayet, 51 ans, sur chaise roulante depuis 18 ans, a vécu un moment inoubliable. Et pour cause, elle a réalisé le rêve qu’elle caressait depuis son enfance, celui d’admirer les fonds marin. C’est chose faite grâce à l’association RECIFS (Recherche informations et formations subaquatiques). Hayet n’est pas la première handicapée à goutter à ce plaisir. «Ça été une expérience extraordinaire car à aucun moment, dans l’eau, je ne me suis sentie handicapée. Sans ma chaise roulante, c’était un sentiment de liberté exceptionnelle sous l’eau», s’émerveille Yazid Ait Hamadouche, 29 ans, animateur à la chaîne III.  En fait, l’association RECIFS créée par des plongeurs et des moniteurs de plongée sous-marine et qui milite pour la connaissance et la préservation du milieu marin, a voulu étoffer ses activités en offrant aux handicapés un moment d’évasion. Pour le moment, ce ne sont que 6 handicapés qui ont eu le privilège de goutter à ce sport. Pour faire connaître cette nouvelle activité, RECIFS a organisé, jeudi, à Alger, une journée de promotion où plusieurs associations nationales et internationales ont pris part.  «Cette nouvelle activité est une initiative louable à l’adresse des personnes handicapées»,  a estimé le représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Djeraoui.  Pour Mme Atika El-Mamari, présidente de la Fédération nationale des handicapés moteurs (FNHM), «la mer est le seul lieu accessible à tout le monde alors pourquoi se priver de cette joie en se débarrassant de la chaise, la canne, et être libre». Guy Superbie, membre de la Fédération française des handicapés (FFH), abonde dans le même sens : « La plongée sous-marine est un effacement de la situation de handicap», observe-t-il. Le ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbès a estimé, quant à lui, que cette initiative est le stade supérieur de l’intégration des handicapés. A ce propos, le ministre a proposé la signature d’une convention de formation de moniteurs avec la fédération de France des handicapés qui active depuis 30 ans sur le terrain. Il a aussi proposé la création d’un pool de professionnels pour aider ce projet en logistique et pour recenser tous les handicapés à l’échelle nationale afin de faire participer le maximum à la plongée sous-marine.