Publié le 18.10.2022 dans le quotidien l’Expression
Par Hachemi Djiar
Mieux comprendre la réalité du fait colonial avec son cortège de crimes, et que le dernier mot revienne à la vérité
Pourquoi la relation franco-algérienne peine-t-elle sans cesse à s'affermir alors que tout joue en faveur d'une bonne entente et d'un partenariat gagnant - gagnant? Pourquoi, malgré la compétence et la bonne foi généralement reconnues à son auteur, le rapport Stora fait l'objet de réserves, y compris en France? N'est-ce pas parce que «le problème est profond (et que) Stora, du fait de la lettre de mission donnée par le Président, s'est efforcé de trouver quelque chose à dire malgré le manque de propositions pertinentes à formuler» (M. Eddé, 2022)? À quoi ce dialogue de sourds tient-il? Au-delà des stéréotypes, cela tient principalement à trois facteurs: 1- l'empire de l'émotion qui fait la part belle aux affrontements passionnels au détriment d'une historiographie rationnelle qui permet de prendre de la hauteur et de scruter l'avenir; 2- les agissements «des forces antagonistes (et) d'élites dévoyées qui ont vite imposé aux deux peuples d'amères désillusions» (L. Aggoun, 2010); 3- les avatars de l'histoire qui, se combinant à la politique coloniale, ont échoué à façonner en France une mentalité propice à la compréhension du ressenti des Algériens.
C'est ce dernier item qui s'impose spontanément à l'esprit en tant que matrice sous laquelle tout le reste est enfoui.
Il serait toutefois présomptueux de relater dans un écrit de presse les péripéties du fait colonial en Algérie, déjà décrites par une pléiade de chercheurs et qui portent l'empreinte des drames d'hier, ainsi que des problèmes d'aujourd'hui, et peut-être même de demain. C'est la décision prise en août 2022 au plus haut niveau des deux États partenaires d'instaurer une commission conjointe d'historiens, qui a convaincu l'auteur de ces lignes de contribuer à ce que le grand public soit imprégné d'une situation dans laquelle des chercheurs sont sommés pour la première fois de travailler ensemble pour la paix des mémoires et la détente entre l'Algérie et la France.
Il va sans dire que pour exhumer sans tabous un passé face aux questions qui fâchent et aux ressentiments vivaces, ladite commission sait parfaitement de quoi il est question. Contrairement à l'opinion commune, elle n'ignore rien de la condition de l'histoire dans chacun des deux pays, ni des terminologies et des problématiques qui se rapportent à ce passé. Elle saura donc se mouvoir dans son labyrinthe tout en faisant la part des choses entre l'histoire et le devoir d'histoire, la mémoire et le devoir de mémoire, les politiques mémorielles et les controverses mémorielles qui troublent la relation algéro-française depuis si longtemps. Elle saura également tirer avantage d'une copieuse bibliographie que le lecteur intéressé pourra trouver dans de nombreux écrits dont on citera à titre d'exemples ceux de Charles Taillart (1925), la Collection du centenaire (1931), Ch-André Julien (1931,1964,1966,1979,1990...), E.Guautier (1920,1930,1942), Stph.Gsell, G.Marçais et G.Yver (1927), A.Bernard (1930), G. Esquer (1960), P.Boyer (1960), M.Lamunière (1962), L.Mouilleseaux (1962), C. Martin (1963), J.C. Vatin (1983), B. Stora (1964,2004...) ,Ch. Bouamrane et M. Djdjelli (2008), P. Darmon (2009) et bien d'autres encore.
L'ampleur d'une tâche
La commission dispose aussi, dans la limite de leur accessibilité, des archives entreposées en divers lieux de conservation en France et en Algérie: Aix en Provence, Vincennes, Nantes, Centre des Archives d'Outre-mer, ministères et départements, Centre des Archives nationales d'Alger, Services des Archives des wilayas...D'où l'ampleur de la tâche de recherche, sélection, dépouillement et exploitation des sources. Cette tâche est d'autant plus lourde que ses membres ne sont pas issus d'un même environnement psycho-social. Ils viennent de deux pays différents, c'est-à- dire deux milieux spécifiques qui vont réguler forcément leur attitude consciente ou inconsciente en corrélation avec l'imaginaire national, l'état d'esprit ambiant et la culture historique en vigueur de part et d'autre, lesquels renvoient fatalement à la place et au statut de l'histoire en France et en Algérie.
À ces aspects d'ordre conceptuel, documentaire et contextuel, se greffe un questionnement pressant auquel la commission ne peut pas se dérober. N'est-ce pas ressasser un sujet qui a été maintes fois traité durant plus d'un siècle sous forme de rapports, témoignages, mémoires, livres, thèses, articles et autres documents? Dans quelle direction orienter les recherches et le débat? Comment emporter l'adhésion des opinions publiques à ce qui a été convenu les 9 et 10 octobre 2022 dans le cadre du comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (Cihn)? À qui la commission s'adresse- t-elle et dans quel but? Doit-elle approcher le passé colonial par l'histoire, par la mémoire ou par la politique? Selon quel critère apprécier le contenu du rapport final? Sur quelle idée directrice cette commission doit-elle s'appuyer pour faire en sorte que l'immersion dans le passé soit pour le grand public, notamment français, un moyen de mieux connaître, mieux analyser et mieux comprendre la réalité du fait colonial avec son cortège de crimes, et que le dernier mot revienne à la vérité et à la justice afin de pouvoir aller de l'avant? Quelle est l'opinion des membres sur le rapport Stora? Ce rapport serait-il «superficiel et trompeur car trop politique, avec des préconisations décalées des enjeux réels d'une véritable réconciliation mémorielle qui ne pourra aboutir qu'avec l'exigence de considérer (...) que la réalité historique était tout sauf équilibrée entre les différents protagonistes» (S. Larkéche, 2021)? Le rôle de ladite commission consiste-t-il à réécrire un morceau de l'histoire commune ou bien à mettre l'accent sur les recommandations au pouvoir politique de manière à l'amener à décider avec courage et perspicacité de l'apaisement définitif des mémoires, sachant que cela n'est pas utopique parce que dès le XIXe siècle déjà, le projet colonial n'a pas fait l'unanimité au sein de l'opinion française?
Autant de questions incontournables que l'espace éditorial imparti à la présente contribution ne permet pas de dégrossir. Aussi, se limitera-t-on à une mise en contexte de la mission de la commission conjointe d'historiens à la lumière du statut de l'histoire en France et en Algérie et, implicitement, de la capacité des desdits historiens à réussir là où les politiciens ont, jusque-là, échoué.
La perte de l'Alsace-Lorraine
Chez notre partenaire français, l'histoire «bénéficie d'un statut (...) prestigieux. Elle est la référence obligée, l'horizon nécessaire de toute réflexion (...), peut-être même pourrait-on aller jusqu'à y voir une maladie nationale.» (A.Prost, 1996). En effet, c'est à partir de la fin du XIXe siècle que l'histoire est considérée officiellement comme un outil privilégié de construction de la nation face à la défaite contre la Prusse et la perte de l'Alsace-Lorraine (1870). Cependant, c'est bien avant cette période que ladite discipline avait fait son entrée dans l'enseignement secondaire d'abord (1814), puis dans le primaire en 1818 et enfin dans l'enseignement supérieur en 1870 (cf. A.Carbonel, 1976). Pendant des décennies, à partir des années 1820, le savoir historique a été entretenu en France par une ligne d'historiens de génie qui ont marqué leur époque, tels Guizot (1787-1834), Michelet (1798-1874), Quinet (1803-1875), Renan (1823-1892), Lavisse (1842-1922), Seignobos(1854-1942)... C'est dire que les historiens français qui vont travailler avec leurs homologues algériens au sein de la commission conjointe, sont le produit d'une tradition séculaire. Celle-ci a fait naître divers courants et écoles de pensée qui n'ont pas forcément les mêmes conceptions de la question coloniale et qui vont probablement s'inviter dans le débat de cette commission, compliquant d'autant sa tâche.
Qu'en est-il de l'Algérie?
Dans notre pays, six décennies d'indépendance n'ont pas suffi à résorber le déficit patent d'histoire en ce sens qu'hormis l'héritage légué par des intellectuels du Mouvement national depuis son apparition jusqu'aux années 1950, l'après-guerre de libération n'a relativement enregistré que peu de travaux émanant d'historiens locaux. Et ce jusqu'à l'avènement du nouveau siècle. C'est ce que révèle en tout cas la bibliographie fournie périodiquement par L'Annuaire de l'Afrique du Nord depuis 1962, ou bien celle publiée en 1989 par M.Maynadiès, ou encore le livre de C. Boyer et B. Stora (2011) qui nous apprend que sur 1015 publications diverses parues entre 1962 et 2010, bien peu ont été consacrées à l'histoire. Autant dire que le statut de cette discipline dans l'Algérie indépendante a été longtemps minoré et sa fonction sociale excessivement négligée. Ce désintérêt manifeste pour le savoir historique n'est pas fortuit. Il s'est nourri d'un double phénomène: 1-la contestation de la jeunesse; 2- l'indifférence des pouvoirs publics.
À propos de la jeunesse, on se souvient qu'en 1979, «de jeunes lycéens (...) manifestèrent dans les rues d'Alger aux cris de «l'Histoire à la poubelle» marquant ainsi leur refus à ce que cette discipline soit réhabilitée dans les programmes scolaires et l'examen du baccalauréat» (cf. H. Djiar, 2012). Quant aux pouvoirs publics, ils ont omis d'inscrire parmi les priorités du programme de la décolonisation mis en oeuvre à partir de 1962, le rôle éducatif, civique, culturel et moral de la connaissance historique dans l'édification du jeune État national. Face aux problèmes du sous-développement, ils ont cru devoir miser d'abord sur les sciences exactes et celles concernant l'économie et la planification.
Les sciences sociales étaient, en effet, suspectées par le régime du parti unique qui redoutait les débats contradictoires auxquels elles pouvaient éventuellement donner lieu.
À cet égard, le Symposium sur l'état des savoirs en sciences sociales et humaines organisé à Oran du 20 au 22 septembre 2004 a permis de relever que la situation en ce domaine «a été déterminée par un investissement public plutôt faible et discontinu». (Algérie news, 2008). En d'autres termes, le culte du présent et du matériellement utile dans la perspective d'une échéance plus ou moins éloignée, a prédominé dans les politiques publiques, comme si le passé, le présent et le futur ne constituaient pas des maillons solidaires d'une longue chaine.
En bref, pendant presque deux générations (1962-2000), l'historiographie dans l'Algérie indépendante était restée en deçà du souhaitable, malgré les éminents travaux de Mahfoud kaddache, Belgacem Saâdallah, Mohamed Harbi, Djilali Sari, Nacéra Benseddik, Fouad Soufi, Dj.Yahiaoui, Abderrahmane khélifa, Ahmed Hannache, Ouenassa Tengour, Mohamed Guentari, Mohamed El Korso, Med Séghir Ghanem, Abdelhamid Zouzou, Hassan Remaoun, Mahieddine Djender, Abdelmadjid Merdaci, Messaoud Djendar, Moulay Belhamici, Rachid Bourouiba, Farida Hellal (qui a traduit la Légende Barbareque de Godefroy Fisher), Fella Moussaoui... auxquels il faut ajouter des mémorialistes ou des auteurs renommés tels Hocine Ait Ahmed (1983), Benyoucef Benkhedda (1986,1997), Saâd Dahlab (1989), Tewfik El Madani (1989), Ahmed Hannache (1990), Chaid Hamoud (1992), Chems-Eddine Chitour (1998) ou Abderrahmane Kiouane (1999)... Tous n'ont pas baissé les bras et ont entretenu la flamme de l'histoire du mieux qu'ils pouvaient. Mais dans l'ensemble, avant 2000, la transmission du passé aux nouvelles générations a manqué de vigueur, tandis que l'accès de cette discipline au statut qui sied à son importance a été bel et bien contrarié.
Pourtant, au-delà de son intérêt spéculatif, politicien ou distractif, l'histoire est nécessaire non seulement au sens actif où l'entendent les adeptes du «roman national» dans des pays comme la France de la IIIe République, mais aussi au sens cognitif, critique, pluraliste et ouvert sur la réalité des outrances du système colonial. Il s'agit d'une histoire qui ne s'accommode pas des bavardages superficiels au gré des circonstances. Car c'est une discipline qui est soumise à des impératifs de rigueur morale et de rationalité en ce qu'elle «travaille à partir de sources diverses faisant l'objet d'un travail critique. (...) Face aux attentes de la société, l'historien est sommé de démêler l'écheveau, de proposer un fil conducteur et d'allier à sa fonction critique qui est sa fonction de base, une fonction civique, et dans une certaine mesure aussi une fonction éthique» (F. Bedarida, RS H 59-1996).Il s'agit également d'une matière capable de fournir les clés pédagogiques pour extirper des esprits les thèses officielles de la république coloniale endossées à partir de 1892 par le parti coloniste qui a vu le jour sous l'impulsion du député natif d'Oran, Eugène Etienne. Des thèses qui présentaient les colonies comme des contrées barbares à civiliser et à exploiter aux mieux des intérêts de la métropole. L'Algérie en particulier était considérée comme une possession typique. Elle était exhibée dans les livres scolaires en tant que «région inculte avant la conquête où les habitants vivaient principalement de la piraterie et de rapines (...) La conquête (disait-on) a assuré la tranquillité du pays, l'assainissement des sols et leur mise en valeur afin de redevenir le grenier d'abondance qu'il fut dans l'Antiquité sous les Romains» (J.Floch,2009, et aussi Schrader et Gallouédec, livre de 4e, 1923).
En Bref, les tenants d'un tel discours ont fini par s'imposer définitivement au Parlement français en 1885 dans la conduite de la politique coloniale de la France. Génération après génération, ils ont tout fait pour désinformer l'opinion publique, façonnant une mentalité dont le caractère distinctif était un fort complexe de supériorité vis-à vis des «indigènes». C'est pour toutes ces raisons qu'une telle mentalité a survécu aux épisodes douloureux de la lutte anticoloniale chez une partie non négligeable de la population française, notamment les pieds-noirs et les courants de l'extrême droite. Et c'est contre elle que les membres de la commission conjointe vont devoir faire front pour tenter de construire un nouveau discours, mieux adapté aux enjeux du présent et du futur tel que les deux chefs d'État l'ont laissé entendre à l'occasion de leurs déclarations du mois d'août 2022.
La transmission du passé
À cet effet, les conditions s'y prêtent. Car, en plus de la volonté politique exprimée dans le communiqué conjoint du Cihn du 10 octobre 2022, on constate un regain réel d'intérêt pour l'histoire et pour la question coloniale depuis une vingtaine d'années, aussi bien en France qu'en Algérie. Dans notre pays, après l'engourdissement évoqué précédemment, la transmission du passé s'est mise en mouvement entre 2000 et 2004 à l'occasion du cinquantenaire du déclenchement de la Révolution de 1954, et ce à travers des écrits émanant, notamment d'acteurs de la guerre de libération, sous forme de témoignages ou de mémoires comme ceux de Benyoucef Benkhedda, Mohamed Larbi Madaci, Zohir Ihadadène, Hamid Bouselham, Mansour Rahal, Louisette Ighil Ahriz, Aïssa Kéchida, Abdelhamid Benzine, Yacef Saâdi, Med Djeraba, Bachir Hadj Ali, Mustapha Benamar, Amar Mellah ou encore Abderazak Bouhara. Mais le déclic politique en faveur de l'histoire s'est fait en 2005 lorsque le chef de l'État a reconnu publiquement l'ignorance par la majorité des Algériens de l'histoire de leur pays. «Que savent les Algériens aujourd'hui du répertoire historique national...» se demandait-il au centre culturel de Skikda devant un auditoire réuni le 20 août à l'occasion de la commémoration du cinquantenaire des évènements du Nord-Constantinois. Plus motivés que jamais, les historiens et les mémorialistes se sont alors remis au travail, chacun selon son centre d'intérêt et sa vision des choses. Cette vitalité nouvelle de la pensée historique est attestée par des publications diverses ainsi que des travaux universitaires. Parmi les ouvrages publiés figurent ceux de Lakhdar Amrani, Mohamed Abbas, Ali Zaâmoum, Hachemi Djiar, Ahmed Mahsas, Abdelmadjid Maâlem, Abderrahmene Farès, Ahmed Taleb Ibrahimi, Zohra Drif, Cherif Abddaïm, Ramdane Bouchebouba, Tahar Zbiri, Mohand Akli Benyounès, Khalfa Mameri, Sadek Hadjrès, Mohand Saïd Mazouzi, Saïda Bencheikh -Boulanouar, Mohamed Kheladi, Daho Ould Kablia, Daho Djerbal, Karim Younès, Hosni Kitouni, Abderrahmane Megateli, Mohamed Zmenser, Abdelaziz Khalfallah, Moncef Djenadi, Cherif Abtroune...
Mais tout au long des soixante années d'indépendance, rarissimes étaient encore les tentatives qui s'inscrivent dans le courant historiographique dit de l'histoire globale ou totale inauguré par F. Braudel en 1949. Ce courant implique l'idée d'une «approche novatrice qui transcende les cloisonnements étatiques et les barrières temporelles et promeut un va-et-vient entre le local et le global» (C. Maurel, 2013).
Le second déclic
Et, en l'occurrence, d'aider les Algériens à prendre du recul et à structurer leurs sentiments d'appartenance autour de repères d'une identité nationale qui s'est construite au fur et à mesure sur le temps long. C'est ce que, pour sa modeste part, l'auteur de ces lignes a entrepris de réaliser dans deux ouvrages édités une première fois en 2012 à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie (H. Djiar, l'Algérie- Histoire sans tabous, des pistes pour l'avenir).
Depuis une quinzaine d'années en tout cas, le statut de l'histoire dans notre pays tend à s'améliorer, entraînant dans son sillage un surcroit d'intérêt pour la recherche historique avec une demande pressante d'accès aux sources archivistiques. Cette exigence serait en passe d'être simultanément satisfaite par les pouvoirs publics en France et en Algérie. Ce sera alors un second déclic après celui de 2005 qui donne à penser que la décennie 2020 sera peut-être celle du rehaussement définitif du rôle de l'histoire et des historiens: 1- en Algérie pour aider au renforcement du lien social et du vivre ensemble; 2- en France pour établir un projet pédagogique qui, sans occulter la sensibilité à fleur de peau d'une partie de l'opinion, sera dédié à la vérité et la justice à propos du fait colonial. La matière d'un tel projet existe abondamment chez nos partenaires français, aussi bien avec les témoignages recueillis sur la conquête, l'exploitation et la répression entre 1830 et 1954, qu'avec ceux recueillis depuis la fin de la guerre 1954-1962. Ces derniers l'ont été « auprès d'anciens militaires, appelés, simples soldats ou officiers de carrière... (qui) se veulent un mea culpa de la conscience française sur son passé de la morbide réalité des centres de tortures improvisés, (...) atrocités, exécutions sommaires, viols, (dûs à) bourreau qui ne peut désobéir aux ordres ni à la «mentalité ambiante» (P. Rotman, 2002). Grâce à tous ces matériaux, l'histoire et les historiens sont en mesure de mettre en lumière les déséquilibres évidents du passé entre les parties concernées, éclairant ainsi les nouvelles générations, dégageant implicitement la voie pour une décolonisation des mentalités et mettant au final le cap sur un avenir de concorde franco-algérienne pérenne dans tous les domaines.
*Membre du Conseil de la Nation
Hachemi Djiar
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Posté Le : 22/10/2022
Posté par : rachids