Algérie

Plongée dans l'horreur de la Sécurité de l'Etat



Plongée dans l'horreur de la Sécurité de l'Etat
L'Allemagne a décidé de regarder en face son histoire, surtout ses horreurs, pour ne pas répéter les mêmes sinistres expériences. La Stasi, terrible service de la sécurité de l'Etat de la RDA, a un musée et ses archives sont ouvertes au public.Berlin. De notre envoyé spécial Sur 20 hectares dans l'ex-Berlin-Est, et derrière de hauts murs en béton, officiait la terrible Stasi, le ministère de la sécurité d'Etat jusqu'à l'effondrement de la RDA. Plusieurs barres grises, du pur style soviétique, ont été implantées dans ce vaste territoire qui faisait trembler des générations d'Allemands de l'Est : en plus des bâtiments «administratifs», il y avait aussi un hôpital et même un super-marché pour les agents de la Stasi et leurs proches. Un Etat dans l'Etat, réalisation parfaite du fantasme autoritaire du contrôle des foules. Aujourd'hui, ce complexe gris et massif est devenu un musée, grâce à une association anti-stalinienne et aussi au volontarisme de l'Allemagne réunifiée. «En tant qu'Etat réunifié, nous pensions qu'il fallait, contrairement à ce que voulaient les dignitaires de la RDA, maintenir ces lieux de mémoire, comme nous l'avons fait avec l'histoire nazie, afin de mieux en tirer les leçons», explique un diplomate allemand. En fait de musée, il s'agit surtout du bâtiment de commandement du QG (Haus 1), dont on peut revoir l'image dans le bouleversant La vie des autres, de Florian Henckel von Donnersmarck (Oscar du meilleur film étranger en 2007) avec deux étages, qui replonge le visiteur dans les ténébres de la police politique est-allemande.Coffre-fortAu rez-de-chaussée, un plan-maquette du site démontre le gigantisme du site et à côté un «sous-marin» : fourgonnette dont l'intérieur est aménagé en «planque» de surveillance des ennemis de l'Etat et des adversaires des «lendemains qui chantent». A l'étage, on peut visiter le saint des saints, le bureau mobilier années 1970, du dernier patron de la Stasi, Erich Mielke : grand bureau en contre-plaqué avec deux téléphones à carillon de l'époque et un massif coffre-fort derrière son fauteuil spartiate. «La légende raconte que ce paranoïaque de Mielke avait trouvé dans ce coffre-fort des notes de surveillance le surveillant lui-même», raconte un visiteur allemand. Sur un mur, une immense carte de Berlin-Est qui marque les esprits par le fait que le reste de la carte est gris, comme s'il n'existait pas grand-chose derrière le Mur ! Le bureau est relié à une salle de bains, une cuisine et une grande salle de réunion. Mais on peut aussi descendre dans les caves et visiter (parfois avec d'anciens prisonniers de la Stasi) les cellules souterraines avec explication des méthodes d'interrogatoires héritées des services spéciaux russes. En fait, le QG n'était pas à proprement parler une prison, mais un «centre de transit» : les vraies prisons étaient à l'extérieur, comme celle de Bautzen, réservée aux condamnés politiques.




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