Algérie

Plombées par la crise turque : Les Bourses européennes en forte baisse


Les Bourses européennes ont terminé en forte baisse vendredi à cause de l'effondrement de la livre turque, alimentée par l'intensification de la crise entre Ankara et Washington et son onde de choc planétaire, faisant baisser les actions de plusieurs banques."La BCE a alimenté les inquiétudes sur une contagion au secteur bancaire, mettant en avant l'exposition des banques du continent à leurs homologues turques face à la chute de la livre turque", a observé Mike van Dulken, analyste chez Accendo Markets.
La Bourse de New York reculait aussi à la mi-séance: vers 16H20 GMT le Dow Jones Industrial Average perdait 0,71% à 25.328,66 points, le Nasdaq 0,47% à 7.854,56 points et l'indice élargi S&P 500 0,57% à 2.837,37 points.

L'Eurostoxx 50 a perdu 1,94%
La Bourse de Paris a terminé en net recul, l'indice CAC 40 cédant 1,59% à 5.414,68 points.
BNP Paribas a perdu 2,99% à 52,56 euros, Société Générale a reculé de 2,50% à 36,23 euros et Crédit Agricole de 2,05% à 12,18 euros.
Les valeurs minières ont également terminé dans le rouge, à l'instar d'ArcelorMittal (-2,86% à 26,68 euros) et d'Eramet (-4,23% à 82,70 euros).
Le secteur technologique a quant à lui été affecté par les perspectives prudentes évoquées par plusieurs géants non européens du secteur ainsi que par une note d'analyste évoquant un ralentissement dans le secteur. STMicroelectronics a lâché 4,91% à 18,03 euros, Soitec 5,30% à 66,95 euros et Atos 2,60% à 97,50 euros.
La Bourse de Francfort a fini en forte baisse, le Dax perdant 1,99% à 12.424,35 points.
Les 30 valeurs de l'échantillon étaient dans le rouge à la clôture, les bancaires ayant le plus souffert. Déjà mal en point depuis des mois, Deutsche Bank a abandonné 4,06% à 10,31 euros, finissant dernière du tableau, devant Commerzbank qui a lâché 3,50% à 8,45 euros et paraît déjà condamné à prochainement devoir quitter le Dax.
Thyssenkrupp a cédé 2,99% à 20,46 euros, au lendemain de l'annonce d'une perte trimestrielle du groupe assortie de nouveaux objectifs fixés dans l'acier et les technologies à l'horizon 2021.
A Londres, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 0,97% à 7.667,01 points.
Les banques ont été pénalisées, Barclays a perdu 2,02% à 187,64 pence, RBS 1,67% à 247,90 pence, HSBC 0,62% à 721,30 pence et Lloyds Banking Group 0,40% à 61,86 pence.
Même tendance dans le secteur minier: Anglo American a lâché 2,57% à 1.667,60 pence, Antofagasta 1,82% à 961,20 pence, BHP Billiton 1,40% à 1.696 pence et Rio Tinto 2,02% à 3.803 pence.
La Bourse de Milan a fini en fort recul, l'indice phare FTSE Mib perdant 2,51% à 21.091 points.
Les quarante premières valeurs du marché étaient toutes dans le rouge à la clôture.
La banque Unicredit, qui détient une participation de 41% dans la banque turque Yapi Kredi, a chuté de 4,73% à 13,776 euros.
Parmi les valeurs bancaires en bas du tableau, Intesa Sanpaolo a perdu 3,65% à 2,298 euros et UBI Banca a chuté de 3,08% à 3,493 euros.
Le groupe franco-italien STMicroelectronics (puces électroniques) a chuté de 5,06% 18,01 euros.
A Madrid, l'indice Ibex-35 des valeurs vedettes a terminé en baisse de 1,56% à 9.602,10 points, tiré vers le bas par les banques, toutes dans le rouge.
BBVA, une des banques de la zone euro les plus présentes en Turquie, a fini lanterne rouge, avec une chute de 5,16% à 5,64 euros.
Le reste du secteur bancaire a subi la contagion: Santander a perdu 2,73% à 4,54 euros, Banco de Sabadell 3,89% à 1,38 euro et la Caixa 3,08% à 3,88 euros.
La société d'assurance Mapfre, également présente en Turquie, a reculé de 1,71% à 2,64 euros.
Seul poids lourd de l'Ibex-35 à résister, le géant du textile Inditex est resté dans le vert (+0,11% à 28,05 euros). Le groupe télécoms Telefonica a vu son titre baisser de 1,63% à 7,47 euros, le pétrolier Repsol de 0,91% à 16,85 euros, et le groupe énergétique Iberdrola de 0,43% à 6,52 euros.
L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a perdu 0,24% à 5.628,60 points.
La banque BCP s'est appréciée de 0,23% à 0,264 euro.
Galp Energia a est resté inchangé à 17,73 euros, EDP a perdu 0,17% à 3,462 euros et sa filiale dans le renouvelable EDP Renovais a cédé 0,40% à 10,90 euros.
Jeronimo Martins a abandonné 0,19% à 13,04 euros.
Le papetier The Navigator a perdu 1,13% à 4,988 euros.
La Bourse suisse a plongé, l'indice SMI des valeurs vedettes perdant 1,25% à 9.031,33 points.
Une seule valeur a fini dans le vert, le chimiste suisse Lonza qui a gagné 0,38% à 319,70 francs suisses.
Les banques ont été fortement chahutées. Credit Suisse a perdu 2,40% à 15,24 CHF, UBS 2,16% (15,60 CHF) et la banque de gestion privée Julius Baer 2,00% (54,02 CHF).
Le numéro un mondial du travail temporaire Adecco, qui a publié des résultats pour le deuxième trimestre décevants, a poursuivi sa chute, avec une baisse de 1,75% à 58,44 CHF.
La lanterne rouge est revenue à l'horloger Swatch, qui a perdu 2,45% à 437,30 CHF. Son concurrent Richemont, numéro deux mondial du luxe, a lui terminé à 87,14 CHF (-1,56%). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,61% à 562,98 points.
A la baisse, la banque ING Groep a chuté de 4,31% à 12,12 euros et le sidérurgiste Arcelor Mittal a perdu 2,86% à 26,68 euros.
A la hausse, le groupe de biotechnologies Gemalto a gagné 0,40% à 49,94 euros.
La Bourse de Bruxelles a reculé de 1,80%, l'indice Bel-20 des valeurs vedettes terminant la séance à 3.818,94 points.
Seule la société de biotechnologies arGEN-X est parvenue à se hisser dans le vert (+1,27% à 79,90 euros), au cours d'une séance plombée par la chute des valeurs bancaires.
Le groupe ING (-4,31% à 12,12 euros) et son concurrent KBC (-2,96% à 63,50) ont connu les plus forts replis de l'indice.

Wall Street finit en baisse
La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, pénalisée par les tensions diplomatiques et commerciales entre Washington et Ankara qui ont fait chuté la livre turque, plombé les valeurs bancaires et poussé les investisseurs vers des actifs refuges. L'indice Dow Jones a perdu 196,02 points, soit 0,77%, à 25.313,21. Le Standard & Poor's 500, plus large, a reculé de 20,31 points, soit 0,71% à 2.833,27 et le Nasdaq Composite a cédé 52,67 points, soit 0,67%, à 7.839,11. Sur la semaine, le Dow a perdu 0,6% et le S&P-500 0,3%, affichant tous les deux leur première baisse hebdomadaire après cinq semaines d'affilée de hausse. Le Nasdaq a lui progressé de 0,3%. La livre turque a chuté à un plus bas record face au dollar, accusant un repli de 18%, avec l'escalade des tensions diplomatiques et commerciales entre la Turquie et les Etats-Unis.
Les frictions entre les Etats-Unis et la Turquie se sont accentuées depuis le placement en résidence surveillée d'un pasteur évangéliste américain, Andrew Brunson, soupçonné de terrorisme par les autorités turques.
Ce différend diplomatique a nourri l'inquiétude des investisseurs étrangers, déjà alimentée par l'autoritarisme croissant du président Recep Tayyip Erdogan.
Vendredi, le président américain Donald Trump a accentué la pression en annonçant le doublement des droits de douane sur l'acier et l'aluminium turcs.
"La crise monétaire est en réalité une crise bancaire, la Turquie doit tellement d'argent à tant de banques différentes, qu'il existe un risque de contagion potentiel", estime David McKnight, conseiller chez David McKnight & Co.
Citigroup a abandonné 2,40% et Bank of America 1,30%. JPMorgan a reculé de 1% et Wells Fargo de 0,67%.
Le compartiment des financières a fini en repli de 1,2%, parmi les plus fortes baisses sectorielles du S&P-500.
Les valeurs sensibles aux tensions commerciales ont également accusé le coup, pesant sur le Dow. Caterpillar, 3M et Boeing ont perdu plus de 1%
Avec un recul de 0,8%, les valeurs technologiques ont aussi pesé sur la cote, Intel, plus forte baisse du Dow, s'inscrivant en repli de 2,60%. Goldman Sachs a abaissé sa recommandation sur le fabricant de semi-conducteurs à "vendre" contre "neutre".
Microchip a lâché 10,9%, parmi les plus mauvaises performances du S&P-500, après l'annonce d'une prévision de chiffre d'affaires inférieur au consensus.
Quelque 6,7 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, à comparer avec 6,4 milliards de dollars au cours des 20 dernière séances.

Aversion au risque
Les investisseurs se sont orientés vers les valeurs refuges, comme le dollar et les emprunts d'Etat. "C'est un mouvement d'aversion au risque classique", estime Quincy Krosby, responsable de la stratégie chez Prudential Financial. "On s'inquiète des dommages collatéraux. On s'inquiète des effets sur l'Europe. Les banques cèdent du terrain parce le rendement des Treasuries à dix ans a baissé." Le dollar a atteint un plus haut depuis juillet 2017 face à un panier de devises de référence, dépassant la barre des 96. Parallèlement l'euro a enfoncé le support technique de 1,15 dollar à 1,1339 dollar, au plus bas depuis juillet 2017. Selon le Financial Times, la Banque centrale européenne (BCE), qui a refusé de commenter, est préoccupée par l'exposition au marché turc de certaines banques, et en particulier BBVA, UniCredit et BNP Paribas. Le yen a également joué son rôle de valeur refuge, touchant un pic d'un mois face au billet vert à 113,38.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)