Algérie

Pleins feux sur l'affaire Merah Un an après les tueries de Montauban et Toulouse



Que peut-on attendre de la soirée spéciale que France 3 consacre aujourd'hui à l'affaire Merah ' Les documentaires et le débat permettront-ils de mettre fin aux équivoques ' Un an après, le voile commencera-t-il à se lever '
Lyon.
De notre correspondant

Sur France 3, ce mercredi 6 mars à 20h50, une longue soirée spéciale sera dédiée au premier anniversaire du premier assassinat commis par Mohamed Merah, le 11 mars 2012, à Montauban.
Le soldat Imad Ibn Ziaten était la première victime. Sa mère n'a de cesse, depuis, de se mettre en avant pour dire non à la violence. Elle publiera un livre prochainement, Mort pour la France, chez Flammarion, et elle fait le tour de France depuis la mort de son fils.
Pression médiatique aidant, un premier livre était paru fin 2012, signé d'Abdelghani Merah (Mon Frère ce terroriste, chez Calmann Lévy), pour se dédouaner des meurtres commis par son frère Mohamed, qui tua ensuite un autre militaire avant de s'en prendre à une école juive, tuant sans discernement des enfants. C'est dire si la demande d'informations sur ce sanglant épisode est forte.
En première partie de soirée, la chaîne publique propose un documentaire intitulé Itinéraire d'un tueur. Le réalisateur, Jean-Charles Doria, remonte le compte à rebours qui a fait d'un enfant de Toulouse un froid criminel, abattu à son tour par la police après un siège impressionnant, vécu quasiment en direct à la télévision. Cette affaire a marqué l'opinion publique française.
Plus encore, elle a démontré les «failles», selon le terme du ministre de l'Intérieur lui-même, dans le suivi des profils de personnes susceptibles de basculer dans le terrorisme.
Les dysfonctionnements dans les services de sécurité se sont révélés si cruciaux qu'une mission d'enquête a été créée par les parlementaires, alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête suite à des plaintes des familles pour «homicides involontaires, mise en danger de la vie d'autrui» ou encore «non-empêchement de crime».
Tout cela poussant le ministre à revoir à la hausse son vocabulaire, parlant de «fautes». Le documentaire de J.-C. Doria a remonté les fils du scénario et a donné la parole à des témoins qui n'avaient jamais parlé jusque-là.
Parmi ces personnes la mère de Mohamed Merah, dont la discrétion avait été totale depuis le début de cette lamentable histoire dramatique, alors que le père, depuis l'Algérie, menaçait de porter plainte contre les autorités françaises pour meurtre de son fils, une péripétie judiciaire sans suite avérée.
La maman, effondrée, dit : «Je n'ai rien compris. Il était beau gosse, il était gentil. D'un coup, il a changé. Je ne sais pas pourquoi. Il est mort et il a pris beaucoup de gens avec lui.»
En outre, le documentariste indique avoir obtenu des images des vidéos prises par le tueur et qu'il avait pu envoyer, trompant la vigilance des policiers qui tenaient son immeuble en étau. Comment a-t-il pu déjouer l'attention à ce moment-là et comment, auparavant, avait-il pu voyager dans des zones potentiellement dijhadistes comme le Pakistan, l'Afghanistan ou, plus problématique, Israël ' Problématique et curieux lorsqu'on sait la surveillance maximale des services de sécurité intérieure israéliens (dont d'ailleurs Arte a diffusé hier (mardi) un superbe documentaire, The Gatekeepers, sur lequel nous reviendrons).
Etait-il réellement un agent double, ou un homme à «retourner» pour collaborer avec les services et puisse ainsi voyager sans encombre '
La famille de Merah, ses amis, ainsi que les familles des victimes et leurs avocats tenteront de cerner le personnage troublant.
Dans la deuxième partie de soirée, l'émission «Pièces à conviction» (en direct) réunira un plateau qui fera le tour de la question, après un deuxième documentaire de Delphine Byrka et Pascale Labout. Guerre des services, mauvaise coordination, négligences, malchance, désastre humain' On en saura plus après cette longue soirée, à moins qu'on ne se soit enfoncé un peu plus dans la confusion.


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