Pleines pages : Libre par le l ivre

Une belle tradition nous revient chaque année. Avec les feuilles mortes qui tombent en cette saison automnale, ce sont d’autres feuilles bien vivantes, celles-là, qui vont être effeuillées durant une dizaine de jours que dure, comme à l’accoutumée, le rendez-vous international du livre à travers son Salon d’Alger. Une seizième version en cette fin 2011 qui a vu ses 400 stands officiellement alignés pour la circonstance mercredi dernier et n’accueillir les premiers concernés, les visiteurs en l’occurrence, qui portent en eux de potentiels lecteurs, que le lendemain jeudi. Une plus belle ouverture illustrée par une affluence remarquable. L’image d’une délivrance d’une longue attente, tant attendue par ce public qui s’est éparpillé en un clin d’œil sur les 24 000 mètres carrés. Et de délivrance, il y en a une qui s’inscrit dans le slogan affiché par ce 16e SILA puisque «Le livre délivre» est l’intitulé choisi pour ces retrouvailles livresques. Parce que l’écriture et la lecture est une fenêtre ouverte sur le monde, sur autrui. Une ouverture qui aide à communiquer, à dialoguer, à une rencontre multiple avec l’autre, quand plusieurs lecteurs ont lu le même livre, partageant ainsi les mêmes idées, convergeant vers les mêmes pensées. Un livre cela fait sortir des ténèbres de l’ignorance et de l’illettrisme et fait jaillir la lumière du savoir et de la connaissance… L’esprit de libération ou de liberté, à votre convenance, est telle une paraphrase de cette lecture qui même se faisant peut-être moins fréquente ces dernières années et mondialement s’entend, n’en est pas moins salvatrice. Parce que lire, éloigne même momentanément des soucis de la quotidienneté, des vicissitudes de la vie que l’on peut, soit dit en passant, relater dans un roman, mais qui alors soulage de se savoir une histoire pas singulière du tout… A livre ouvert donc en compagnie d’auteurs, connus ou peu, à découvrir, à connaître, à faire parler, à écouter, qui autour d’une table ronde, qui, à une vente-dédicace, qui, encore à un café littéraire… ce sont les escales du SILA qui invite aussi à un colloque organisé à la Bibliothèque nationale d’algérie avec cette thématique toute actuelle des derniers soubresauts politiques au parfum révolutionnaire dans les pays arabes. Et dans la même tonalité, il est un invité d’honneur, arabe de surcroît, le Liban qui participe avec pas moins de 70 stands. Une belle virée, la plus large qui soit au pays du Cèdre qui tonne dans son entité livresque et sa très lointaine tradition dans le monde de l’édition, à travers des auteurs et des maisons qui ont été depuis toujours, moins aujourd’hui, des programmes scolaires nationaux. Et à ce salon, le 16e du nom, la place est ravie par le livre technique qui attire d’ores et déjà les érudits, parmi eux spécialistes et autres familles universitaires, dont les inconditionnels étudiants qui ont du mal à réunir la documentation adéquate durant leur cursus… Allez, bonne pérégrination livresque !