Plaque d'immatriculation

Possibilité ? Peut-on vraiment rester anonyme sur Internet ' Les spécialistes du Web sont formels : c'est chose quasiment impossible de nos jours.A les croire, il y a toujours un moyen de retrouver l'identité de l'internaute : «Quoiqu'on fasse, on laisse des traces de notre passage sur le Net. Si certaines peuvent être effacées, d'autres sont en revanche ineffaçables ». «Grâce à l'adresse IP que l'on peut qualifier de plaque d'immatriculation sur Internet, on peut identifier n'importe quel utilisateur», poursuivent-ils. Selon Privacy Rights Clearinghouse, un organisme d'information et de conseil pour les consommateurs, aucune activité ni aucun service en ligne ne garantissent un anonymat absolu : «Les internautes peuvent récupérer des informations ou des documents sur des sites ou simplement les consulter. Beaucoup pensent que ces opérations sont anonymes. Elles ne le sont pas. On peut ainsi garder trace de nombreuses opérations effectuées par un internaute». Les cybercafés n'offrent-ils pas cette possibilité ' Oui, mais partiellement seulement. Car il est possible d'identifier un internaute à partir de sa boîte mail et de l'historique de ses activités sur le Web. De plus, les cybercafés sont dotés de caméras de surveillance dans un grand nombre de pays. Au moindre problème, les images peuvent être exploitées pour retrouver l'identité de tel ou tel utilisateur. «Ceux qui veulent passer incognito sur le Net peuvent toujours recourir aux réseaux anonymes», diront certains. Le problème est que ces réseaux ne sont pas aussi anonymes qu'on le pense. Il y a quelques semaines, Eldo Kim, étudiant à l'université US d'Harvard, a lancé une alerte à la bombe via un mail envoyé depuis une messagerie anonyme disponible sur le réseau Tor qui permet de dissimuler ses traces sur Internet. Son objectif était juste de pousser les responsables de l'université à reporter un examen. Toutefois, l'alerte a été prise très au sérieux, d'où l'intervention du FBI qui a réussi en très peu de temps à identifier Eldo Kim et à l'arrêter. Par ailleurs, les réseaux sociaux constituent une véritable source d'informations sur les internautes. De nombreux organismes et entreprises les utilisent d'ailleurs pour se renseigner sur telle ou telle personne. Dans certains pays par exemple, les recruteurs des grandes entreprises se basent de moins en moins sur le CV traditionnel pour recruter. Pour avoir des données fiables sur les candidats, ils font des recherches sur eux sur Facebook et Twitter ! D'autres entreprises vont encore plus loin : elles s'intéressent à tout ce qu'écrivent leurs employés sur les réseaux sociaux, ce qui est une forme de surveillance indirecte des internautes.