Algérie

Plantes toxiques



Les médicaments d'origine végétale passent dans l'esprit de beaucoup de gens pour n'être pas toujours très efficaces mais être au moins bien tolérés parce que naturels et faisant partie de la médecine "douce". Cette confiance en la nature n'est-elle pas un peu aveugle et parfois dangereuse ' Quelques plantes peuvent tuer, comme certains champignons. Pour situer les choses il faut rappeler qu'environ 5 % des appels qui parviennent aux centres antipoison concernent des incidents et des accidents impliquant un végétal et 80 % d'entre eux s'observent chez l'enfant de moins de six ans. Heureusement, dans leur immense majorité ils sont sans conséquences et quand il y en a elles sont, une fois sur deux, seulement de type digestif. Cela s'explique assez facilement : la majorité des espèces de notre environnement sont peu nocives ; leur texture, leur goût dissuadent l'être humain d'en ingérer des quantités suffisantes pour qu'une éventuelle toxicité s'exprime. Quand un enfant, puisque c'est de lui qu'il s'agit le plus souvent, a ingéré une partie d'une plante il faut identifier cette plante et savoir si la partie ingérée est toxique ou non. Cela ne paraît pas facile... La partie de la plante habituellement en cause est le fruit car beaucoup plus tentant pour l'enfant... Il est parfois difficile de savoir à quelle plante se rattache ce fruit et d'avoir une idée de la quantité ingérée. La toxicité peut même dépendre de la manière dont le fruit a été ingéré, s'il a été croqué ou non ; ceci est particulièrement bien illustré par l'if dont le fruit, rouge, attire les enfants. L'ingestion du fruit de l'if est généralement sans conséquences bien que la graine, située au centre du fruit, renferme des substances mortelles. Cette graine, très dure, n'est pas altérée lors de son passage dans le tube digestif, a moins qu'elle n'ait été au préalable croquée, ce qui libère les substances toxiques et permet leur absorption digestive. Il en est de même des feuilles qui, mâchées, libèrent les substances qu'elles contiennent. Ces considérations montrent la difficulté d'évaluation de certaines situations en cas de suspicion d'ingestion d'un produit végétal toxique et la nécessité de contacter un centre antipoison qui prendra en considération l'ensemble des données. Chez l'adulte, l'ingestion de la plante est délibérée : dans quelques cas, tout à fait exceptionnels, il sait que la plante est toxique et l'utilise dans un but suicidaire. Mais dans la majorité des cas, persuadé que l'espèce végétale ramassée ne présente aucun danger, il va l'utiliser dans un but alimentaire ou thérapeutique après avoir parfois commis une erreur d'identification de l'espèce. Exemples d'erreurs provenant d'une confusion entre une espèce végétale toxique et non toxique : bulbes de tulipes confondus avec des oignons, coloquintes confondues avec des courgettes, etc. Carottes sauvages, céleri ou panais, perçus comme « naturels » et sains, se révèlent (hélas parfois à l'autopsie) être une ciguë aquatique ou une ?nanthe safranée.


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