Algérie

Planning familial : le grand retour !



Plus dans l'air du temps depuis de longues années, le programme de planning familial fait son grand retour. La croissance démographique est à l'origine de son actualisation. A l'horizon 2030, la population aura atteint le seuil des 50 millions alors que le taux de natalité s'établit actuellement à 3,1. Le personnel de la santé et le mouvement associatif sont appelés à jouer un rôle dans la limitation des naissances.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Après le baby-boom qu'a connu l'Algérie durant les années 1990, l'urgence est aujourd'hui d'opérer un «retour à la normale» en matière de naissances. Toute une génération qui n'a pas connu les programmes de planification familiale va devoir se familiariser avec un discours plaidant pour la limitation des naissances. Actuellement, le taux de natalité est estimé à 3,1.
L'objectif serait de le faire baisser à 2,6. Comment ' En remettant en place les campagnes publicitaires destinées au grand public, vantant les mérites de la contraception. La grande famille de la santé, tous corps confondus, va devoir adapter son discours en fonction de ces objectifs.
Les gynécologues mais également les sages-femmes ont toujours fait de la sensibilisation et la promotion de la contraception. Ils devront néanmoins épouser les principes du programme national pour la maîtrise de la croissance démographique. Ce dernier, qui avait été adopté le 20 février 1983 avec pour finalité «de réguler le rythme excessif de la croissance de la population afin d'améliorer le niveau de développement économique et social, s'adresse en premier lieu à la famille». Très visible dans les années 1980, il a peu à peu quasiment disparu avant d'être remis au goût du jour.
Le ministre de la Santé l'affirmait clairement lors de la célébration de la journée mondiale de la Population, plaidant pour le renforcement du planning familial en Algérie, conformément aux objectifs de développement durable.
Mokhtar Hasbellaoui expliquait que la population algérienne passerait de 41,7 millions d'habitants à plus de 51 millions en 2030. Une croissance démographique que risque de ne pas suivre celle de l'économie et qui nécessite des mesures visant à freiner le taux de natalité en misant essentiellement sur la sensibilisation.
La question de l'accès aux moyens de contraception ne se pose presque plus. Les femmes disposent d'assez d'informations et peuvent prendre les décisions qu'elles jugent leur convenir ainsi que le moyen de contraception qui leur convient le plus. Actuellement, la proportion des femmes mariées âgées de 15 à 49 ans, ne connaissant aucune méthode de contraception moderne, est quasiment nulle actuellement, contre 74% en 1968.
L'utilisation de la contraception concerne 57% des couples mariés, contre 8% seulement en 1970 alors que plus de 80% des femmes concernées ont eu recours, au moins une fois, à la contraception.
Les statistiques font ressortir qu'actuellement, l'opposition déclarée à la planification familiale concernait 3,2% des non-utilisatrices pour des raisons liées au désir d'enfant ou à la crainte des effets secondaires sur la santé. Il ne s'agit plus aujourd'hui de convaincre les couples de la nécessité de recourir à la contraception mais surtout d'arriver à les faire adhérer à une politique qui vise non seulement l'espacement des naissances mais surtout la réduction du nombre d'enfants par famille.
N. I.


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