Algérie

Planète - Yann Arthus-Bertrand: «Je suis devenu un activiste»



Planète - Yann Arthus-Bertrand: «Je suis devenu un activiste»




INTERVIEW - Yann Arthus-Bertrand est le parrain du Festival du vent, où est diffusé son film «Planète Océan». Il revient sur son engagement pour l'écologie...

Comment décririez-vous votre action?

Dans le monde, il y a deux milliards de gens, ou un peu moins maintenant, qui sont des agriculteurs de subsistance, c'est-à-dire des gens qui travaillent la terre à la main, et dont la seule ambition, c’est de se nourrir. Ils sont les premiers à souffrir, déjà, du changement climatique. Je les ai rencontrés au détour de mes tournages, et j’ai pris conscience de l’impact de l’homme sur la planète. J’ai compris ça très tard, j’avais 45 ans. Nous sommes sept milliards sur Terre aujourd’hui! J’ai donc créé une fondation, je suis devenu un activiste. On dérange, on est attaqués, mais on s’en fout, puisqu’on avance dans le sens qu’on a donné à notre vie.

Vous êtes notamment pointé du doigt pour travailler avec des entreprises que d’aucuns suspectent de «greenwashing»...

Bien sur qu’il y a du greenwashing, et en même temps, pour sensibiliser le plus grand monde, il faut peut-être aussi passer par là, il ne faut pas en avoir honte. Je travaille avec la BNP sur le projet «7 milliards d’autres». Et bien si la BNP n’avait pas financé le projet, ça n’aurait jamais existé. Or ça a permis de toucher un grand public. La BNP est une banque, le tout n’est peut-être pas parfait, mais il y a des gens dans cette banque qui avaient envie de ce projet. Il faut aussi croire en ce que disent les gens. Y'en a marre de ce cynisme, de ce scepticisme permanent, de toujours croire que l’autre est moins bon que soi… On ferait mieux d’agir, et même à sa petite échelle, c'est facile de trouver des choses à faire.

Comment ?

Tout le monde peut s’engager, tout le monde peut faire quelque chose: manger moins de viande par exemple ! Aujourd’hui, la viande est l’une des principales causes du dérèglement climatique. Quand on sait la proportion des céréales produites pour nourrir les élevages, on se dit qu’en mangeant moins de viande, on changerait déjà beaucoup de choses. Et ce n'est qu'un exemple, car il y a plein de moyens de mieux consommer.

>> Retrouvez le dossier spécial Festival du vent par ici

Propos recueillis par A.Ga



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