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Planète - Voici 5 façons de sauver nos forêts, selon les experts



Planète - Voici 5 façons de sauver nos forêts, selon les experts


Pour lutter contre la déforestation et préserver au mieux nos bois au quatre coins du globe, des experts 5 méthodes qui, selon eux, pourront réellement changer la donne.

C’est l’un des plus gros défis environnementaux du XXIe siècle, et pourtant… La préservation de nos forêts, bien que primordiale aujourd’hui, n’avance pas assez vite, voire pire, n’intéresse pas tout le monde. Or, sans nos bois, l'humanité ne parviendra ni à limiter le changement climatique à des niveaux sûrs, ni à enrayer la disparition continue de la faune et de la flore.

De la forêt boréale qui s'étend autour de l'Europe du Nord à la Sibérie, en passant par le Canada et l'Amazonie, les forêts comptent parmi les endroits les plus riches en biodiversité de la planète.

Aujourd’hui, les forêts continuent de valoir plus d'argent mortes que vivantes, malgré les promesses des dirigeants mondiaux de mettre un terme à la déforestation. Leur exploitation a poussé de nombreuses plantes, animaux et champignons au bord de l'extinction, tout en dégradant lentement leur capacité à générer des précipitations, à fixer le carbone et à refroidir la planète.

Les programmes de reforestation, quant à eux, sont pour beaucoup uniquement des "paroles en l’air", assurent les experts, pour qui il est impératif de faire attention à la manière dont nous incitons à la protection de ces écosystèmes cruciaux pour l’avenir du globe.

Voici donc, selon plusieurs spécialistes qui se sont exprimés auprès du Guardian, cinq façons de sauver nos forêts.


1. Récompenser les pays qui s'occupent des forêts

Lors de la COP28 à Dubaï, le gouvernement brésilien a présenté des propositions pour la création d’un fonds mondial de plusieurs milliards de dollars, nommé Tropical Forests Forever, qui récompenserait les pays pour la conservation des forêts et les pénaliserait pour la déforestation.

Il a précisé que les pays pourraient recevoir 30 dollars par an pour chaque hectare de forêt conservé et être pénalisés pour chaque hectare perdu. "Imaginez qu'un pays possède 1.000 hectares de forêt. Si vous entretenez la forêt, vous recevrez 30.000 dollars, mais si vous coupez 10 hectares, vous ne recevrez rien", a indiqué Tasso Azevedo, expert forestier et conseiller du président Lula da Silva lors d'un événement parallèle au sommet.

Pour pouvoir bénéficier du fond, les pays devront remplir trois conditions: maintenir la déforestation à un niveau inférieur à 0,5 % par an; avoir une tendance à la baisse de la perte de forêts ou la maintenir à un niveau inférieur à 0,1 %; et donner la majorité des fonds aux personnes qui s'occupent des arbres. "Le fonds pourrait être financé par une taxe sur les ventes de combustibles fossiles", a précisé Tasso Azevedo.

2. Interdire les produits qui nuisent aux forêts

Le café, le bœuf, le caoutchouc, le soja et l'huile de palme sont à l'origine de la destruction d'immenses zones forestières, entraînant d'importantes émissions de carbone. Ils sont aussi souvent consommés dans des pays situés à des milliers de kilomètres de l'Amazonie ou du bassin du Congo où ils sont produits.

Afin de s'assurer que les consommateurs européens n'alimentent pas la demande en matière de destruction des forêts, l'Union européenne a mis en place des réglementations strictes pour les produits à haut risque. À partir de 2024, les entreprises travaillant dans les zones à fort taux de déforestation devront certifier que leurs produits n'ont pas endommagé les forêts après une date butoir fixée au 31 décembre 2020.

Si des pays comme la Chine et les États-Unis introduisaient également des restrictions sur les produits de base liés à la déforestation, la demande économique chuterait probablement fortement, ce qui réduirait l'incitation à déboiser davantage. Toutefois, cela ne résout pas le problème de la recherche de moyens alternatifs.

3. Introduire une taxe mondiale

Le Premier ministre de la Barbade, Mia Mottley, s'est fait l'avocat d'une taxe internationale conforme au principe du "pollueur-payeur" afin de générer des fonds pour la lutte contre le changement climatique. Selon les experts, cette taxe pourrait également financer des solutions telles que la protection des forêts.

En taxant les bénéfices tirés du pétrole et du gaz ou le système financier mondial, Mia Mottley affirme que les sommes considérables nécessaires à la transition énergétique mondiale et à la lutte contre le changement climatique pourraient être collectées.

Les partisans de cette mesure estiment que l'argent devrait également servir à protéger les écosystèmes critiques pour le climat, sans lesquels le réchauffement de la planète ne pourra pas être limité à 1,5 °C. "Si nous prenions 5 % des bénéfices pétroliers et gaziers de l'année dernière - qui s'élevaient à 4 milliards de dollars – cela nous donnerait 200 milliards de dollars", a déclaré Mia Mottley lors de la Cop28.

⋙ Au moins 12 % des espèces d'oiseaux auraient disparu à cause des humains, selon une étude (A lire sur le site ci-dessous)

4. Échanger la dette d'un pays en développement contre des dépenses en faveur de la nature

La plupart des pays les plus riches en biodiversité sont aussi les plus endettés, ce qui signifie qu'ils ont du mal à subvenir aux besoins nécessaires à la protection de la nature. La solution pourrait être de refinancer la dette à un taux d'intérêt inférieur en échange d'engagements en faveur de la conservation de la faune et de la flore. C’est ce qu’on appelle les échanges dette-nature. Ils gagnent en popularité ces derniers temps et pourraient donc être utilisés pour financer la protection des forêts.

Au début de l'année, l'Équateur a conclu le plus grand accord de ce type, en refinançant 1,6 milliard de dollars de sa dette commerciale à un taux réduit en échange d'un flux de revenus constant pour la conservation autour des îles Galapagos. Le Gabon a lui aussi signé un accord similaire afin de débloquer des fonds pour la conservation marine.

"Pour les pays en développement, la situation est critique, car beaucoup de nos économies sont très endettées, surtout après la crise de Covid. Nous avons besoin d'une capacité d'espace fiscal pour l'action climatique afin de commencer à prendre de véritables engagements", a assuré ministre colombienne de l'environnement, Susana Muhamad, lors de la COP28.

5. Réformer les marchés du carbone et de la biodiversité

Malgré les profondes lacunes du système actuel, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales telles que la Banque mondiale se sont engagés à soutenir les marchés du carbone en tant qu'outil de financement de la conservation des forêts à l'échelle mondiale.

Les partisans des marchés du carbone affirment qu'en achetant des crédits de haute qualité, les pays et les entreprises pourraient transférer une partie des milliards nécessaires au maintien des forêts dans le cadre de leurs efforts pour compenser leurs émissions. Les négociations de la COP28 sur la manière de faire fonctionner ce système ont toutefois échoué. Le secteur est, en effet, confronté à des problèmes de droits de l'homme, à des preuves scientifiques montrant que de nombreux crédits carbone sont largement sans valeur et à un manque de clarté concernant les flux financiers.

Certains, pourtant, affirment que cela peut encore fonctionner. Parmi eux, Johan Rockström, directeur de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact du climat et scientifique en chef de Conservation International.

"D'une part, les marchés volontaires du carbone dans la nature ne fonctionnent pas et il y a lieu de s'inquiéter vivement de leur utilisation abusive en tant que mécanismes de compensation pour les entreprises qui ne suivent pas la voie scientifique de l'élimination progressive des combustibles fossiles", a-t-il constaté. "D'un autre côté, nous avons plus que jamais besoin de solutions basées sur la nature. Nous avons aussi plus que jamais besoin de financement et nous n'avons pas d'autres mécanismes", a-t-il conclu.





Pour accéder et lire l'article cité en annexe: https://www.geo.fr/environnement/voici-5-facons-de-sauver-nos-forets-selon-les-experts-218054

JOSÉPHINE DE RUBERCY
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