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Planète - Terre d'actions: Comment jardiner quand on n’a pas de jardin



Planète - Terre d'actions: Comment jardiner quand on n’a pas de jardin


Profiter des plaisirs du jardinage quand on n'a pas de terrain ou de balcon, c’est possible. Et le plus souvent cela permet de rencontrer d’autres amateurs de verdure.

Retrouvez tous les samedis dans la chronique «Terre d’actions» des conseils ou initiatives pratiques et écolos en France et dans le monde.

«Nous avons un bout de jardin qui ne demande qu'à être chéri. Le but étant d'y mettre des fleurs, des plantes, des fruits, des légumes. Pourquoi pas instaurer le concept de permaculture? J'adore jardiner, mais je n'ai pas le temps de m'en occuper sérieusement.» Voilà le genre de petite annonce que l'on peut trouver sur un site de partage de jardins. Le concept est relativement simple: des gens qui disposent d'un bout de terrain qu'ils ne peuvent pas cultiver le mettent à disposition. En échange, les jardiniers volontaires entretiennent le lieu et peuvent s'engager à partager leur récolte.

L'idée s'est organisée autour de plusieurs plateformes numériques. Pionnier du genre, le site Prêter son jardin, créé en 2010, met en relation près de 20.000 voisins ou voisines. On y trouve même un exemple de «contrat de prêt» qui permet de préciser par avance le partage de la récolte, la zone à entretenir, les modalités d'accès, etc. Journaliste, Danièle Heiligenstein a monté ce site dans un esprit «un peu puriste et baba cool» pour trouver quelqu'un qui entretiendrait son jardin: «Je ne gagne pas le moindre sou. Je l'ai fait parce que c'est le monde que j'ai envie de voir autour de moi: le partage, l'entraide, les discussions, la passation des savoirs. C'est d'abord une question de relation, et cela permet de savoir ce qu'on mange.» Inspirée d'un site anglais et des jardins familiaux ou partagés qu'elle voyait crouler sous les demandes, elle revendique une pratique ouverte à tous, débutants compris, «mais cela demande un engagement et de la constance», précise-t-elle.

D'autres sites web, lancés depuis, proposent des services équivalents: Plantez chez nous, revendique 26.000 membres depuis 2011, et permet aussi d'échanger des graines ou des plantes. Le site dispose d'une boutique en ligne et met en avant des produits et professionnels du jardinage. «Comme je suis toulousaine, les premières annonces sont apparues autour de cette ville, mais rapidement il y en a eu partout, y compris dans les DOM, en Suisse, en Belgique, au Luxembourg et même au Canada francophone désormais. A 50 annonces près, l'offre et la demande sont parfaitement équilibrées», se réjouit Chantal Perdigau, fondatrice du site. Et le marché a continué à se diversifier: Troc alimentaire, s'étend plus largement à l'échange de nourriture, Je partage mon jardin, ou encore Adopte ma tomate, qui ouvre l'éventail aux potagers d'entreprise (offre payante)…

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Le concept des jardins communs existe de très longue date: partagés, ouvriers ou familiaux dès la fin du XIXe siècle, publics, privés, collectifs ou individuels, associatifs, d'insertion… A l'origine, ils permettaient aux travailleurs des usines de cultiver leurs propres légumes et ils ont connu leur apogée en France entre les années 1950 et 70. Mais à Paris, il faudra attendre 2002 pour voir apparaître des jardins partagés soutenus par la Ville. Si de nombreuses collectivités proposent de telles mises à disposition de parcelles gérées par des associations ou les offices HLM, la demande excède bien souvent l'offre et les temps d'attente peuvent être longs: entre cinq et dix ans à Paris et en petite couronne pour les jardins familiaux gérés par la fédération du même nom!

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Reste à trouver la bonne option pour respecter l'esprit du jardinage collaboratif: «Rien n'est interdit, mais, pour moi, quand on cultive son jardin, évidemment qu'on cultive bio, qu'on ne met rien dans le sol et qu'on n'est pas dans une logique marchande», rappelle cependant Danièle Heiligenstein. Et pour celles et ceux qui n'ont pas envie de co-jardiner mais voudraient quand même voir pousser leurs tomates, une dernière option consiste à créer son propre mini-jardin sur un balcon, suspendu à une fenêtre ou même en intérieur, près d'une source de lumière.



Photo: (Illustration Emilie Coquard)

Voir l'article dans son intégralité et accéder à d'autres informations: https://www.liberation.fr/france/2019/06/01/comment-jardiner-quand-on-n-a-pas-de-jardin_1730773/

Par Aurélie Delmas


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