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Planète - Sommet de l’Onu. Y a-t-il un leader politique pour sauver le climat ?



Planète - Sommet de l’Onu. Y a-t-il un leader politique pour sauver le climat ?


«L’effondrement climatique a commencé», selon le patron de l’Onu Antonio Guterres, malgré trente-cinq ans de lutte internationale. Un nouveau sommet de la dernière chance ouvre ce mercredi 20 septembre à New York. Son succès n’est pas assuré. Rien d’étonnant pour le journaliste français Fabrice Nicolino qui décrit une lutte onusienne pour le climat vouée à l’échec dès le départ.

Fatigué d’avoir arpenté des terres dévastées par des catastrophes naturelles en 2023, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu, a prévenu: le sommet pour l’ambition climatique de ce mercredi 20 septembre à New York, ne sera pas une «foire aux vanités».

Les chefs d’État qui ne viendraient qu’avec l’intention «de renouveler d’anciennes promesses», ne sont pas les bienvenus. Pour l’instant, leurs engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) dirigent la planète vers un réchauffement de 2,6 °C à 2,8 °C d’ici à la fin du siècle par rapport aux années 1850. C’est ce qu’estime un rapport onusien publié le 8 septembre, en prévision de la Cop28, en décembre à Dubaï.

- «La fenêtre se rétrécit rapidement»

Ce premier bilan mondial de l’action climatique (Global Stocktake) a été mis en place lors de l’Accord de Paris en 2015, afin d’assurer le suivi des efforts de chaque État signataire; il est appelé à être renouvelé tous les cinq ans. Il insiste sur l’importance de «développer les énergies renouvelables, d’éliminer progressivement les énergies fossiles» et de ne pas perdre de temps avec des technologies comme la capture de carbone, ou pire, la géo-ingénierie solaire, pour refroidir artificiellement la Terre en bombardant des aérosols dans l’atmosphère, par exemple. «La fenêtre se rétrécit rapidement pour […] limiter le réchauffement à 1,5 °C».»

. Lire aussi. Cop28: six questions sur la préparation de la conférence climat présidée par un magnat du pétrole (A lire sur site)

L’avenir de la Terre dépend «de la capacité des dirigeants nationaux à utiliser cette sombre évaluation comme catalyseur d’une transformation audacieuse des systèmes» , a réagi Ani Dasgupta, président du World Resources Institute américain.

Les chefs d’État répondront-ils présents? Sans doute pas. L’injonction du patron de l’Onu à faire mieux, ou à ne pas venir, a débouché sur… une absence quasi totale de leaders au sommet climatique, à commencer par l’hôte américain Joe Biden, très critiqué dans les manifestations de militants, dimanche. L’échec du récent G20 sur le climat, en Inde, préfigurait cette désertion. Les pays dépendants du charbon comme la Chine, l’Indonésie ou l’Afrique du Sud reprochent aux riches nations occidentales de focaliser sur ce combustible alors qu’elles continuent de pomper allègrement pétrole et gaz, à l’image des États-Unis, de la Norvège ou de la France (via l’entreprise Total).

- Que peut faire l’Onu?

L’Onu peut-elle rappeler à l’ordre ces membres récalcitrants? «Non, rien de contraignant ne sort jamais de ces grandes institutions internationales», assure à Ouest-France le journaliste français Fabrice Nicolino. Pire, révèle-t-il dans son livre Le grand sabotage climatique, en librairie ce mercredi 20 novembre: «L’artisan de la lutte onusienne contre le climat, le Canadien Maurice Strong (mort en 2015), avait des intérêts dans le pétrole; il a laissé les entreprises du fossile et de la chimie s’immiscer dans les négociations. Et la boucle est en quelque sorte bouclée avec la Cop28, présidée par le sultan al-Jaber, patron de la compagnie pétrolière d’Abu Dhabi.»

Défaitiste ou contre-productif Nicolino? «Non réaliste. Il suffit de regarder les résultats depuis la création du Giec en 1988, il y a trente-cinq ans», déplore-t-il. Ils figurent dans le fameux «Bilan de l’action» du 8 septembre: si tous les pays respectent leurs engagements actuels, les émissions de GES seront réduites de 0,3 % en 2030. Le Giec préconise 42 % pour garder un monde vivable.



À lire. Le grand sabotage climatique, de Fabrice Nicolino, éditions Les liens qui libèrent, 352 pages, 22,50 €.





Photo: Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le 11 avril, dans un camp de personnes déplacées à Baidoa, en Somalie, en proie à la sécheresse et à un conflit armé. ' ARCHIVES HASSAN ALI ELMI, AFP

Pour accéder et lire l'article cité en annexe: https://www.ouest-france.fr/environnement/rechauffement-climatique/sommet-de-lonu-y-a-t-il-un-leader-politique-pour-sauver-le-climat-20aec1e2-56eb-11ee-9d29-9605adba5036

Ouest-France Christelle GUIBERT.


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