La planète a perdu en moyenne près de 70% de ses populations d'animaux sauvages en une cinquantaine d'années, selon l'évaluation de référence du Fonds mondial pour la nature (WWF), qui pointe le lien de plus en plus marqué entre perte de biodiversité et réchauffement climatique.
Entre 1970 et 2018, en moyenne, 69 % des populations (en effectif et non en nombre d'espèces) de vertébrés sauvages - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - a disparu, selon l'Indice Planète Vivante (IPV), outil de référence publié tous les deux ans par le WWF (13/10/2022).
La destruction des habitats naturels, en particulier pour développer l'agriculture, reste la cause principale, selon le rapport, suivie par la surexploitation et le braconnage.
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Le réchauffement climatique est le troisième facteur, mais son rôle "augmente très, très vite", met en garde Marco Lambertini, directeur général du WWF. Suivent la pollution de l'air, de l'eau et du sol, ainsi que la dissémination par l'homme des espèces invasives.
- "Alerte rouge pour la planète"
Ce rapport est une "alerte rouge pour la planète et donc pour l'humanité", a déclaré M. Lambertini lors d'une conférence de presse internationale en ligne, "à un moment où nous commençons à comprendre réellement que des écosystèmes durables, une biodiversité riche et un climat stable sont nécessaires pour garantir un futur prospère, plus équitable et plus sûr pour nous, et particulièrement pour nos enfants et leurs enfants à leur tour".
A l'approche du sommet international de la COP15 Biodiversité, en décembre à Montréal, "le WWF appelle les gouvernements à se saisir de cette ultime opportunité en adoptant un accord mondial ambitieux pour sauver les espèces sauvages", similaire à l'accord de Paris de 2015 sur le changement climatique.
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Pour "inverser la courbe de la perte de biodiversité" et "atténuer le changement climatique", le rapport plaide pour l'intensification des efforts de conservation et de restauration, la production et la consommation d'aliments plus durables et la décarbonation rapide de tous les secteurs économiques.
- L'Amérique latine, une région particulièrement touchée par le déclin des populations animales
Les chiffres sont "vraiment effrayants" pour l'Amérique latine, a déclaré Mark Wright, directeur scientifique du WWF, avec 94% de disparition des populations de vertébrés sauvages en moyenne dans cette région "réputée pour sa biodiversité" et "décisive pour la régulation du climat".
L'Europe a vu sa population d'animaux sauvages diminuer de 18% en moyenne. "Mais cela masque des pertes historiques très extrêmes de biodiversité", avant la période d'analyse, a déclaré Andrew Terry, directeur de la conservation à Société zoologique de Londres, partenaire du WWF pour établir l'indice.
En Afrique, l'indice évalue la perte à 66% en moyenne. "Un exemple flagrant est celui du parc national de Kahuzi Biega, en RDC, où le nombre de gorilles des plaines orientales a baissé de 80%", en premier lieu par la chasse, a expliqué Alice Ruhweza, directrice Afrique du WWF.
Gorilles des plaines de l'ouest, tortues luth, lynx, requins, coraux et rainettes font aussi partie des "icônes de la biodiversité" les plus menacées mise en avant par le rapport.
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L'Indice Planète Vivante prend en compte désormais 5.230 espèces de vertébrés, réparties en quelque 32.000 populations d'animaux à travers le monde.
- Prioriser les efforts de conservation de la biodiversité
En 2020, une étude publiée dans la revue de référence Nature avait nuancé la valeur de cet indice. Examinant 14.000 populations de vertébrés suivies depuis 1970, les auteurs concluaient que 1% étaient victimes d'un déclin extrême, et que si on les enlevait de l'équation, l'ensemble des populations restantes ne montrait pas de tendance générale (ni la hausse ni à la baisse).
Un message de "catastrophe omniprésente" peut conduire "au désespoir, au déni et à l'inaction", plaidaient les auteurs, suggérant d'utiliser des évaluations plus localisées "pour aider à prioriser les efforts de conservation".
Photo: Jeune Gorille des Plaines de l'Ouest du Congo © Michel Gunther / WWF
Pour lire les articles cités en annexe: https://www.geo.fr/environnement/pres-de-70-des-effectifs-danimaux-sauvages-ont-disparu-depuis-1970-selon-le-wwf-212136
GEO avec AFP
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Posté Le : 14/10/2022
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : GEO avec AFP - Publié le 13/10/2022
Source : https://www.geo.fr/