Ces derniers mois, la production mondiale de jus d’orange est en peine. Malades et souffrant du froid, les orangers ne produisent plus suffisamment et les prix grimpent. Pour les industriels du secteur, il va peut-être falloir se réinventer.
Trouvera-t-on encore une brique de jus d’orange sur la table du petit-déjeuner dans quelques mois? L’avenir de la boisson telle qu’on la connaît est incertain. Les prix ont considérablement augmenté ces derniers mois. En cause: le mauvais temps et les maladies qui affectent les orangers au Brésil, l’un des principaux producteurs au monde, explique le Financial Times.
En 2022 déjà, un ouragan suivi d'une vague de froid intense avaient dévasté les orangeraies de Floride, deuxième producteur mondial. La catastrophe avait alors fait peser un poids beaucoup plus important sur la production brésilienne.
Cette année, le mauvais temps au Brésil fait craindre le pire aux industriels du jus d’orange. Le prix du jus concentré d’orange sur les marchés financiers n’a jamais été aussi élevé. Il s'élevait à 4,92 dollars le pound (soit 4,54 euros les 450 grammes) cette semaine. Soit deux fois plus que l’année dernière à la même période.
- Les industriels doivent trouver de nouvelles manières de produire du jus
"C’est la crise. On n’a jamais vu une telle situation, même pendant les périodes de gel et de gros ouragans", déplore Kees Cools, président de l’IFU (International Fruit and Vegetable Juice Association). Les industriels du secteur craignent que la situation se répercute sur les prix imposés aux consommateurs, et qu'elle provoque un changement majeur dans la production du jus d’orange.
De fait, ce jus tel qu’on le connaît pourrait finir par disparaître. Chaque marque a sa propre identité et son propre goût de jus d’orange. Lors des années peu fécondes, les entreprises sont autorisées à ajuster le goût de leur production en recourant à des oranges congelées depuis moins de deux ans.
Problème: depuis trois saisons déjà, les industriels doivent recourir à cette méthode. Les stocks sont donc vides.
Et si les mandarines venaient soutenir les oranges?
Pour Kees Cools, une des solutions pour continuer à faire du jus tous les ans serait de se tourner vers de nouvelles variétés d’oranges, plus résistantes. Il envisage même d’utiliser des mandarines en plus des quelques oranges survivantes. Mais cela changerait inévitablement le goût du jus, qui ne pourrait plus être vendu sous le nom de "jus d'orange".
Cette option est déjà expérimentée au Japon, où le prix du jus d’orange – importé à 90 % du Brésil – avait atteint des prix records. Accepter que d’autres agrumes soient ajoutés à l’orange pour l’exportation ne peut cependant pas se faire en un claquement de doigts. Les règles du commerce mondial devraient être revues et chaque autorité commerciale nationale devrait accepter la modification. Les consommateurs, enfin, seront peut-être également critiques sur cette nouvelle manière de procéder.
LOLA BRETON
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Posté Le : 02/06/2024
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : LOLA BRETON - Publié le 30/05/2024
Source : https://www.geo.fr/