BIODIVERSITE: Dans 25 ans, un grand nombre d’espèces pourrait avoir disparu, alertent les scientifiques…
Les gorilles, les gibbons, les orangs-outangs, les lémuriens… Les uns après les autres, ils pourraient disparaître de la surface de la Terre.
Dans une étude alarmante parue ce mercredi dans la revue américaine Science Advances, 31 primatologues alertent sur la possible extinction de 60 % des espèces de primates d’ici 25 à 50 ans. Après les pandas, les lions, les tigres, les girafes et bien d’autres, ce sont maintenant nos plus proches cousins qui pourraient voir leurs populations décimées par les activités humaines. Et j’en entends encore qui disent: «Je m’en fous, moi je connais pas de maki catta à queue annelée, j’ai froid, je paye trop d’impôts et si l’écologie c’était pas qu’un truc de bobos?»
Raison n°1 de sauver les singes: Ce sont de bons jardiniers
Quitte à se répéter, nous sommes tous les habitants d’une même planète et quand une espèce va mal, les autres ne s’en portent pas mieux.
«Un singe, c’est utile dans un écosystème, explique le naturaliste Marc Giraud. Par exemple, les singes déplacent des graines: en Amazonie, il y a des jardins faits par des singes. Ils dorment tous au même endroit et au petit matin ils font tous leurs besoins au pied du même arbre, ce qui crée un arboretum rassemblant toutes les espèces végétales à la ronde.»
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Raison n°2 de sauver les singes: Ce qui les tue nous tuera aussi
Même si vous ne vivez pas accroché à un arbre, la déforestation qui cause la disparition des singes a aussi des conséquences sur notre survie. Ainsi, la déforestation, responsable de la disparition de nombreuses espèces qui vivent dans les forêts, a aussi des conséquences néfastes pour l’homme: poumons de la planète, les forêts captent du CO2 et ralentissent ainsi le réchauffement climatique. Le climat se réchauffant, les hommes s’exposent à des canicules, des sécheresses, des événements climatiques extrêmes, des pénuries alimentaires…
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Raison n°3 de sauver les singes: Un animal vivant vaut plus qu’un animal mort
Le développement de l’écotourisme, qui permet à de riches voyageurs d’aller observer des animaux dans leur milieu naturel, a notamment permis de préserver les gorilles des montagnes et bénéficie aux populations locales. Certes, certains payent cher pour tuer les animaux ou pour se procurer des produits issus du braconnage mais «un animal mort rapporte beaucoup moins qu’un animal vivant car tous les touristes qui viendront le photographier rapporteront plus qu’un seul connard de millionnaire qui va le tuer», note Marc Giraud.
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Raison n°4 de sauver les singes: Sortir de l’idéologie de la rentabilité
A quoi ça sert un singe ?
Une question que l’on ne devrait même pas se poser, estime Marc Giraud : « Se demander à quoi sert un singe, c’est comme se demander à quoi servent la Joconde ou la musique de Mozart. C’est une question perverse car elle sous-entend qu’une vie qui ne sert pas nos intérêts, notamment financiers, serait inutile et à jeter. C’est épouvantable. » Il s’agit donc de sortir de ce que le naturaliste appelle une « idéologie de rentabilité, de suprématie de l’économique sur le vivant ». Beau programme.
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Photo: Une femelle bonobo s'étire, en République démocratique du Congo. - Mint Images / Rex Featu/REX/SIPA
Audrey Chauvet
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Posté Le : 24/01/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: Mint Images / Rex Featu/REX/SIPA ; texte: Audrey Chauvet publié le jeudi 19 janvier 2017
Source : 20minutes.fr