INTERVIEW: Avant la diffusion de son deuxième film le 9 décembre sur Arte, «Gardiens de la forêt», Mundiya Kepanga parcourt une nouvelle fois à la France. Le chef papou affirme que chacun peut agir à son niveau pour lutter contre le réchauffement climatique
. Après Frères des arbres en 2017, le chef papou Mundiya Kepanga est au cœur d’un nouveau film documentaire réalisé par Marc Dozier, Gardiens de la forêt. Il sera diffusé le samedi 9 décembre sur Arte.
. Dans ce deuxième film, ce chef d’une tribu de Papouasie-Nouvelle-Guinée montre que des solutions sont possibles afin de lutter contre la déforestation. Elles commencent à être mises en place dans son pays.
. «J’aimerais que ça puisse influencer, inspirer un peu partout sur la planète», explique-t-il à 20 Minutes.
Difficile de le rater. En tenue traditionnelle avec son épine de porc-épic dans le nez ainsi que son imposante coiffe, Mundiya Kepanga détonne partout où il passe. Voilà maintenant près d’une vingtaine d’années qu’il parcourt le monde pour alerter sur les conséquences des changements climatiques. Des plus grandes scènes aux plus petites, comme ce lundi à Ostwald, dans l’agglomération strasbourgeoise.
Avec le reporter et réalisateur français Marc Dozier, ce chef d’une tribu de Papouasie-Nouvelle-Guinée est venu présenter son deuxième film à des adhérents de la MAIF. Après Frères des arbres en 2017, ce deuxième opus, Gardiens de la forêt, témoigne de tous les changements en cours dans son pays afin de lutter contre la déforestation. Un documentaire résolument positif qui sera visible sur Arte le samedi 9 décembre prochain. Et qu’il espère porteur de son message: chacun peut agir à son niveau pour protéger la planète.
- Comment vous est venue l’idée de devenir lanceur d’alerte?
Je partage ce message de protection de l’environnement depuis toujours. Mais en 2015, j’ai été invité à la COP21 [à Paris] pour témoigner du réchauffement climatique dans mon pays devant les chefs d’États du monde entier. A cette conférence, quelqu’un est venu me poser une question très étrange. Il m’a pris pour un grand sage avec mes plumes sur la tête et m’a demandé comment faire pour lutter contre le réchauffement climatique. J’étais désemparé parce que je ne suis pas allé à l’école, je ne sais ni lire, ni écrire, je ne savais pas quoi répondre. Puis j’ai beaucoup réfléchi et j’ai dit que dans ma tribu, personne ne pouvait contrôler les éléments. Mais la seule chose qu’on puisse faire, c’était de respecter la nature. Si c’est le cas, elle nous respectera en retour. C’est pour cette raison que j’ai eu envie de réaliser un premier film et que mon engagement au niveau international s’est renforcé.
- Après toutes ces années à délivrer votre message, sentez-vous une écoute supplémentaire de la part du public? Une prise de conscience?
Je peux difficilement répondre car je ne peux pas ouvrir le cœur des gens et regarder s’ils sont réellement concernés par la question. Mais c’est vrai que je vois un public plus nombreux, plus attentif, très inquiet aussi par ce problème climatique mondial. Dans mon pays, la situation a déjà changé car notre nouveau Premier ministre a vraiment conscience de l’importance des forêts. De nombreux projets ont vu le jour afin de la protéger, ça me réjouit.
- Justement, c’est le cœur de votre deuxième film…
Oui, il y a eu beaucoup de changements depuis 2017. Le gouvernement prévoit notamment d’interdire l’exportation de grumes, ce qui devrait nettement limiter la déforestation. Il y a une volonté politique et les aides internationales nous servent de levier pour nous aider à protéger notre forêt qui est un patrimoine mondial. Ça me semblait donc bien d’en témoigner et de montrer ce qu’il est possible de faire. J’aimerais que ça puisse influencer, inspirer un peu partout sur la planète. J’invite tout le monde à agir. Chacun peut le faire à son niveau, j’espère que ce deuxième film les incitera à se bouger.
- Êtes-vous positif ou plutôt inquiet pour l’avenir?
Je ne fais pas de prédiction. La nature est reine. Je vais être un peu trivial: je ne peux pas dire à quel moment je vais faire pipi! Je le répète, c’est la nature qui décide. Pour le futur, c’est pareil. Ce qui est important, c’est que chacun agisse pour devenir un gardien de la forêt à son niveau. J’espère que mes films auront un impact, c’est essentiel pour moi.
- Avez-vous déjà l’idée d’un troisième film?
On vient de terminer celui-là… Ça me semble déjà important de voir quel accueil lui sera réservé et de l’utiliser ensuite comme un levier pour faire changer les habitudes. Après, oui, j’aurai probablement un autre projet mais c’est trop tôt pour en parler. Et là, justement, je m’excuse, j’ai l’appel de la nature!
Ajoutée par Akar Qacentina
. Vidéo: Rencontre événement avec un gardien de la Forêt, le chef papou Mundiya Kepanga
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. Site: Frères des arbres
https://freresdesarbres.com/
Photo: Le chef papou Mundiya Kepanga. — M. Brun
Propos recueillis par Thibaut Gagnepain
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Posté Le : 08/11/2023
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Propos recueillis par Thibaut Gagnepain - Publié le 07/11/23
Source : 20minutes.fr