Un coup accidentel dans un arbre révèle un comportement étonnant chez des fourmis
La nature ne cessera jamais de nous surprendre. C'est ce dont s'est aperçu un étudient au Panama. Après avoir tiré une boule d'argile de 9 mm dans un arbre de genre Cecropia, traversant le tronc de part en part, le jeune homme a constaté dès le lendemain que les deux trous avaient été rebouchés.
Intrigués, lui et quatre de ses amis ont alors fait d'autres trous dans plusieurs arbres, afin de voir s'ils allaient eux aussi se reboucher. Et à chaque fois, les trous furent réparés. Par qui? Des fourmis Azteca alfari, qui habitent dans le tronc de ces arbres. Ces découvertes ont ensuite fait l'objet d'une publication dans le cadre du programme de volontariat du Smithsonian Tropical Research Institute (STRI) au Panama.
"J'ai été totalement surpris par les résultats, a déclare l'éthologue William Wcislo, du STRI. Et j'ai été impressionné par la façon dont les étudiants ont développé un moyen simple de tester l'idée que les fourmis réparent les dommages causés à leur maison."
Les scientifiques savaient déjà qu'il existe une relation forte entre les fourmis et les arbres dans lesquelles elles vivent. Ces petits insectes font ainsi tout ce qu'ils peuvent pour défendre les arbres contre certains animaux. Et en échange, les fourmis peuvent se nourrir de feuilles et s'abriter.
- Protéger la descendance
Mais cette étude apporte de nouvelles informations: les fourmis réparent les dommages causés à l'arbre dans lequel elles habitent, à l'aide de matériaux provenant de la plante. Les experts se sont également rendus compte que les insectes ne réparaient pas les trous à chaque fois. Cela semble surtout se produire lorsque la descendance - les œufs, les larves et les pupes - de la colonie est en danger.
"Le raisonnement derrière le comportement de réparation des trous pourrait être dû au fait qu'un trou dans le mur expose les stades immatures vulnérables des fourmis à des agents pathogènes externes, à des prédateurs ou à des modifications d'autres paramètres environnementaux", écrivent les chercheurs dans leur article. Selon eux, si les réparations ne sont pas effectuées, ce serait parce que les membres vulnérables de la colonie ne sont pas directement menacés.
Dans la nature, au Panama, les arbres sont souvent abîmés par les griffes des paresseux ou des fourmiliers, par exemple.
Photo: Photo prétexte de fourmis. © pixabay
CHLOÉ GURDJIAN
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Posté Le : 07/01/2022
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : CHLOÉ GURDJIAN - Publié le 06/01/2022
Source : https://www.geo.fr/