Jeudi, les délégués de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a rejeté une proposition destinée à accroitre la protection de l'ours polaire. L'IFAW estime qu'ils ont ainsi signé "l'arrêt de mort" de l'ours polaire.
"Cette fois encore, le monde a raté une occasion d'agir pour sauver les populations d'ours polaires".
C'est avec ces mots que Jeff Flocken du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) a commenté la dernière décision prise par les délégués de la CITES réunis en ce moment même à Bangkok en Thaïlande. Jeudi, les membres de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction ont en effet décidé de rejeter une proposition cruciale pour l'avenir de l'ours polaire.
Soutenue par les États-Unis et la Russie, cette proposition avait pour objectif d'inscrire cette espèce à l'Annexe I. Une mesure qui aurait entraîné de fait l'interdiction du commerce international des parties et produits dérivés d'ours polaires. Mais le Canada, l'Union européenne, la Norvège et plusieurs autres pays s'y sont farouchement opposés.
"Pour les ours polaires, qui avaient subi le même dédain lors de la dernière réunion de la CITES, cette décision enterre toute lueur d'espoir" a déploré le directeur régional Amérique Nord cité dans un communiqué.
Des ours polaires encore chassés et tués pour leur fourrure
Actuellement, seuls 20.000 à 25.000 ours polaires vivent encore en liberté au Canada, au Groenland, en Norvège, en Russie et aux États-Unis. Selon les plus éminents spécialistes, les deux tiers de la population mondiale d'ours polaires auront disparu à l'horizon 2050, souligne l'IFAW.
"Actuellement confrontés à une situation environnementale critique, les ours polaires sont en proie à un déclin des populations, à un taux de reproduction peu élevé, à un faible taux de survie des oursons ainsi qu'à une mortalité élevée en général", ajoute Nikita Ovsyanikov, scientifique russe et membre du Groupe des spécialistes de l'ours polaire de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
"Le maintien du commerce international représente une menace supplémentaire qui pourrait bien conduire à la disparition définitive de l'ours polaire", prévient-elle ainsi.
Après le changement climatique, la chasse constitue la principale menace qui plane sur les ours polaires. Chaque année, plus de 400 spécimens sont exploités de manière injustifiée, chassés et tués pour satisfaire la demande en fourrure et en produits dérivés, relève l'IFAW.
De plus, les ours tués illégalement sont vendus sur les marchés comme des produits issus du commerce légal. Une pratique à laquelle s'ajoute la dégradation de l'habitat des ours et leur exposition à la pollution liée à l'exploitation pétrolière et gazière.
"L'avenir déjà inquiétant de l'ours polaire s'est encore assombri"
"C'est une nouvelle affligeante pour les Russes et les ours polaires de Russie. Le commerce international d'ours polaires du Canada alimente en effet l'abattage illégal et le trafic d'ours polaires en Russie", déplore Masha Vorontsova, Directrice régionale Russie du de l'IFAW.
En étroite collaboration avec la Russie, les États-Unis ont été le fer de lance de la coalition pour une protection accrue de l'ours polaire. Mais ceci n'a pas suffi à convaincre les délégués de la CITES face au refus de certains pays.
"L'avenir déjà inquiétant de l'ours polaire s'est encore assombri aujourd'hui. La poursuite de la chasse à l'ours polaire en vue d'alimenter le commerce international n'est pas durable. Les membres de la CITES ont le devoir de protéger les espèces de cette menace", affirme Dan Ashe, Directeur de l'United States Fish and Wildlife Service et chef de la délégation américaine à la CoP16.
"Aujourd'hui, nous avons manqué à notre devoir envers l'ours polaire", conclut-il.
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Posté Le : 15/03/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © Istockphotos. ; texte: Publié le 08 mars 2013 par Émeline Ferard
Source : maxisciences.com