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Planète (Océanie) - Australie: C’est quoi ce casoar à casque, un «dinosaure» menacé de disparition ?


Planète (Océanie) - Australie: C’est quoi ce casoar à casque, un «dinosaure» menacé de disparition ?


OISEAUX • Le gouvernement australien les considère comme une espèce en voie de disparition et estime qu’il en reste environ 4.500 à l’état sauvage

Pattes griffues dignes d’un vélociraptor, yeux perçants et cou couleur bleu néon: le casoar à casque est un oiseau redoutable des forêts tropicales du nord de l’Australie, mais avec ses quelques milliers d’individus encore à l’état sauvage, il risque l’extinction.

- C’est quoi cet oiseau?

«C’est un dinosaure des temps modernes», relève Peter Rowles, le président d’un groupe local qui protège ces oiseaux en voie de disparition. «Lorsque vous les regardez pour la première fois les yeux dans les yeux, cela peut être intimidant, parce qu’ils ont de grands yeux, qu’ils vous regardent droit dans les yeux», indique Peter Rowles reconnaissant qu’ils «ont l’air un peu féroce». Ces oiseaux incapables de voler ne se trouvent qu’en Australie, dans l’île de Nouvelle-Guinée et dans certaines îles du Pacifique.

- Pourquoi est-il en voie d’extinction?

Les principales menaces qui pèsent sur le casoar à casque sont les collisions avec les voitures, le défrichement des habitats naturels, les attaques de chiens et le changement climatique.

Le gouvernement australien les considère comme une espèce en voie de disparition et estime qu’il en reste environ 4.500 à l’état sauvage. Il a mis en place un plan national pour sauver cet oiseau emblématique, comme il le fait pour de nombreuses autres espèces, en collaboration avec des associations autochtones et des groupes de protection de la nature. Une grande partie des efforts de conservation de la nature se concentre en Australie sur la protection des espèces clés, un concept développé par les zoologistes dans les années 1960.

Selon Darren Grover, un responsable du WWF Australie, il s’agit de la meilleure approche lorsque les ressources sont limitées, car elle a des effets d’entraînement sur les autres animaux de l’écosystème. Mais cette stratégie n’a qu’une portée limitée, avertit-il. «Je pense que nous n’en ferons jamais assez pour sauver la faune australienne». «Les casoars sont une espèce extraordinaire et chaque fois que vous avez l’occasion de les voir dans la nature, c’est fantastique».

- Est-il menaçant?

«Les casoars ne sont pas agressifs lorsqu’ils sont bien traités», souligne Peter Rowles, avec peu de décès d’humains imputés à cette espèce. Un jeune Australien a été tué en 1926 après avoir poursuivi l’un de ces oiseaux qui lui a sectionné la veine jugulaire, tandis qu’en Floride un homme a péri en 2019 après une attaque de son casoar domestique.

Mieux vaut cependant admirer de loin ces volatiles grands comme des humains, dotés de serres acérées longues de 10 centimètres. Protégeant farouchement leur territoire, ils sifflent et émettent un profond grondement lorsqu’ils sont menacés. «Il faut faire attention car ce sont des oiseaux naturellement grincheux, ils sont grands et puissants et nous devons leur laisser un peu d’espace.»

- Pourquoi est-il essentiel?

Ils font partie des «espèces clé de voûte», c’est-à-dire qu’ils jouent un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité et dans la dissémination des graines de la forêt tropicale. Si ces casoars disparaissent, les forêts tropicales humides en pâtiront.

«Nous considérons que si nous pouvions sauver les casoars, nous pourrons également sauver suffisamment de son habitat pour maintenir en vie un grand nombre d’autres espèces», a expliqué Peter Rowles.

Son association multiplie les efforts pour sauver ces oiseaux formidables, qui mesurent 1,5 mètre et peuvent peser jusqu’à 75 kg. Ils s’activent pour installer des panneaux incitant les conducteurs à ralentir, réaménager les routes pour mieux protéger les habitats naturels et gèrent un hôpital pour les oiseaux blessés.






Photo: Ces oiseaux incapables de voler ne se trouvent qu'en Australie, dans l'île de Nouvelle-Guinée et dans certaines îles du Pacifique. - LOUAI BARAKAT / SIPA

20 Minutes avec AFP