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Planète - Nicolas Hulot: «Si j’ai été triste, c’est pour l’écologie, et cela n’a duré qu’un temps»



Planète - Nicolas Hulot: «Si j’ai été triste, c’est pour l’écologie, et cela n’a duré qu’un temps»




ÉCOLOGIE - Le dernier livre de l'animateur star de TF1, «Plus haut que mes rêves», sort ce mercredi. Il retrace son parcours jusqu'à la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts pour la présidentielle de 2012...

Une séquence introspection pour mieux faire comprendre ses choix. Le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, Nicolas Hulot, revient dans son dernier livre "Plus haut que mes rêves", qui sort ce mercredi, sur son parcours professionnel, avec un regard particulièrement acéré sur la présidentielle de 2012 et la «campagne calamiteuse» qui a précédé la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts.

«Je voulais expliquer certaines choses, notamment pourquoi j’ai décidé d’être candidat à la présidentielle et aux primaires EELV, à ceux qui veulent prendre le temps de comprendre», explique Nicolas Hulot à 20 Minutes.

«Dans un monde d’information où l’on doit expliquer les choses complexes dans des formats très courts, un livre, ça permet de personnaliser les choses, qui ne sont jamais toutes blanches ou toutes noires, qui ne s’expliquent pas en deux phrases, mais dans un parcours de vie.»

L’arène politique

L’ancien animateur effectue donc un retour en arrière, retrace son enfance puis sa carrière, de ses débuts de photographe pour l’agence Sipa, à ses émissions option casse-cou pour France Inter, jusqu’à Ushuaïa, le magazine de l’extrême, Opération Okavango et Ushuaïa Nature. Une autobiographie qui révèle les origines de son engagement écologique, ainsi que son évolution.

«Ma vie est un chemin le long duquel j’ai abandonné un à un mes préjugés -je pensais la planète immense et très résistante alors qu’elle ne l’est pas, que l’abondance était la norme alors que c’est la rareté qui l’est…», dit-il.

Ce chemin de vie l’amènera à entrer dans l’arène politique, dès 2007 avec le Pacte écologique, qui verra la naissance du Grenelle de l’environnement. Hulot raconte aussi les circonstances de l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle de 2012, dans le giron d’EELV, née quelques mois plus tôt, et sa campagne pour la désignation du candidat du parti. Une campagne faite de «stratégies minables, (de) petites alliances, tout au ras du sol», au sein d’un parti dont il dénonce le «sectarisme» et où «les flèches empoisonnées fondent», jusqu’à l’annonce de sa défaite en juillet 2011.

«J’ai écrit sans amertume ni animosité. C’est une expérience que je ne regrette pas. Certains parlent de moi comme du candidat malheureux, triste de ce qui lui est arrivé. Si j’ai été triste, c’est pour l’écologie, et cela n’a duré qu’un temps», indique Nicolas Hulot, soulignant qu’il a surtout voulu montrer «à quel point il est difficile de faire comprendre aux gens des sujets de fond lorsqu’on est rattrapé par des petites choses qui n’ont aucun rapport, par la politique politicienne».

«Cesser la politique politicienne»

Car, affirme-t-il, s’il s’est lancé dans la bataille présidentielle, c’est pour amener l’écologie sur le devant de la scène.

«Il y a un extraordinaire paradoxe qui n’est toujours pas résolu aujourd’hui: l’écologie est un enjeu universel mais qui est dans de nombreux pays porté par de petits partis. Les formations les plus importantes n’ont toujours pas compris que l’écologie était l’enjeu majeur du XXIe siècle, et devait à ce titre être le déterminant majeur de leur politique et de leur réflexion. Je ne peux pas m’en accommoder, j’essaye de faire en sorte que cela change.»

Et ce, désormais, en tant qu’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète. Une façon pour lui de sortir de la politique partisane à laquelle il s’est frotté en 2011 et de faire avancer l’écologie au niveau mondial.

En France aussi, l’ancien candidat appelle «les politiciens à changer d’état d’esprit».

«Dans la perspective de la conférence climat 2015 qui doit se tenir à Paris, les politiciens doivent cesser la politique politicienne et développer un état d’esprit coopératif et constructif. La France et le monde ont une carte vitale à jouer en 2015. Il faut passer à une autre phase, non-partisane, de l’engagement politique.»

* Photo: Nicolas Hulot au siège de sa fondation à Boulogne, le 19 avril 2013. A. GELEBART / 20 MINUTES



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