Planète - Naufrage du Costa Concordia: Rome va décréter l'état d'urgence

ROME/LIVOURNE (Reuters) - Le gouvernement italien va décréter l'état d'urgence, ce qui permettra le déblocage de fonds supplémentaires pour les opérations liées au naufrage du Costa Concordia, a annoncé lundi le ministre de l'Environnement Corrado Clini.

Un liquide non identifié a commencé à s'échapper du navire, a-t-il poursuivi, soulignant que des barrages flottants étaient en cours d'installation.

"Le risque environnemental pour l'île du Giglio est très, très élevé", a déclaré Clini lors d'une conférence de presse. "L'objectif est d'éviter une fuite de carburant, et nous y travaillons."

"Les contrôles se poursuivent pour prendre les décisions nécessaires à la protection de l'environnement", a ajouté le ministre.

Les réservoirs du navire, qui venait juste de faire le plein à Civitavecchia au moment du naufrage, contiennent 2.300 tonnes de carburant.

Six personnes ont trouvé la mort dans l'accident survenu vendredi soir sur la côte toscane, dans une réserve naturelle maritime, et 16 des quelque 4.000 passagers et membres d'équipage sont toujours portés disparus.

"MONSTRUEUSES VILLES FLOTTANTES"

La zone où le Costa Concordia a sombré est réputée pour ses eaux limpides, sa faune marine variée et ses coraux. C'est également un site prisé pour la plongée sous-marine.

Plusieurs groupes de défense de l'environnement demandent depuis plusieurs années qu'il soit interdit aux paquebots de très grande taille de s'approcher de l'archipel toscan dont fait partie Giglio.

"La simple présence de ces monstrueuses villes flottantes pollue le paysage, et les déchets qu'elles produisent souillent les rivières, les mers et les villes où elles font escale", a dénoncé Alessandra Motola Molfino, présidente du groupe écologiste Italia Nostra ("Notre Italie").

"La catastrophe du Costa Concordia prouve malheureusement l'inconséquence de ce type de tourisme, qui exploite et piétine la beauté et l'héritage culturel de l'Italie, sans produire ni croissance ni bien-être", a-t-elle ajouté.

Les compagnies de renflouement mobilisées autour du Costa Concordia tachent à présent de vider les cuves du navire.

Selon un spécialiste présent sur les lieux, qui ne souhaitait pas être nommé, le paquebot n'est pas stabilisé sur le fond marin et bouge encore de temps à autre.

S'il semble globalement maintenu en place par des pics rocheux qui ont perforé sa coque, le bateau risque en cas de gros temps de s'en dégager et de glisser le long de la pente, qui s'incline rapidement vers d'importantes profondeurs, a-t-il ajouté.

Pier Luigi Foschi, PDG de l'opérateur du navire Costa Croisières, a indiqué que le plan était pour l'instant de purger les réservoirs puis de relever le paquebot au moyen de ballons gonflables avant de le remorquer à distance des côtes.

En cas d'échec de ce plan, Foschi n'a pas exclu que le Costa Concordia doive être découpé sur place.

Photo ci-dessus: Le gouvernement italien va décréter l'état d'urgence, ce qui permettra le déblocage de fonds supplémentaires pour les opérations liées au naufrage du Costa Concordia, selon le ministre de l'Environnement Corrado Clini, qui précise qu'un liquide non identifié a commencé à s'échapper du navire. La zone où le Costa Concordia a sombré est réputée pour ses eaux limpides, sa faune marine variée et ses coraux. / Photo prise le 16 janvier 2012/REUTERS/Max Rossi

Catherine Hornby et Philip Pullella, Jean-Philippe Lefief et Gregory Schwartz pour le service français