ENVIRONNEMENT: L’ambition est de sceller d’ici au 19 décembre un accord sur la biodiversité aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015
L’espoir fait vivre. C’est en tout cas un vent d’optimisme qui soufflait ce samedi soir à la COP15 Biodiversité, à Montréal, où un accord de compromis semblait se dessiner même si la question financière restait en suspens. «Je suis très confiant dans le fait que nous allons pouvoir maintenir nos ambitions et obtenir un accord», a déclaré devant la presse le ministre chinois de l’Environnement, Huang Runqiu, président du rendez-vous.
L’ambition de cette COP est de sceller d’ici au 19 décembre un accord sur la biodiversité aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015. En l’absence des chefs d’Etat ou de gouvernement, les ministres de l’Environnement étaient à pied d’oeuvre pour la troisième et dernière journée d’affilée.
- Aucun objectif rempli depuis 2010
Le texte se veut une feuille de route pour les Nations jusqu’en 2030, le dernier plan décennal signé au Japon, en 2010, n’ayant atteint aucun de ses objectifs, notamment en raison de l’absence de mécanismes de suivi. Parmi les principaux objectifs, figure l’engagement de protéger 30 % des terres et des océans d’ici à 2030, la diminution de moitié de l’usage des pesticides, la restauration de milliards d’hectares de terres dégradées.
«Nous avons fait d’énormes progrès», a déclaré Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement du Canada. Toutefois, de nombreux points sont encore âprement discutés, notamment avec les pays du Sud. Ceux-ci craignent des critères trop restrictifs, incompatibles avec leurs besoins de développement ou leurs moyens techniques et financiers.
- Le nerf de la guerre
Les pays en développement, où se trouve la majeure partie de la biodiversité mondiale, estiment par ailleurs que le partage des bénéfices des ressources naturelles, objectif au cœur de la Convention sur la biodiversité de 1992, n’a pas eu lieu.
Pour s’engager sur un accord ambitieux, ils réclament donc 100 milliards de dollars par an. Le montant, calqué sur celui de la promesse non tenue de l’aide internationale pour le climat, équivaudrait à multiplier par dix les transferts actuels du Nord vers le Sud au titre de la biodiversité. Les pays du Sud poussent donc toujours pour la création d’un nouveau fonds distinct, à l’image de celui obtenu par le Sud en novembre pour affronter les dégâts climatiques.
- Plus de la moitié du PIB mondial impliqué
Plusieurs textes provisoires publiés ce samedi sur des questions techniques essentielles laissaient entrevoir ce que pourrait être l’accord final. L’un des documents concerne les mécanismes de suivi et de contrôle, l’autre porte sur le partage avec le Sud du bénéfice des ressources biologiques permettant la fabrication de médicaments ou produits cosmétiques dans les pays riches.
Le temps presse: 70 % des écosystèmes mondiaux sont dégradés, largement à cause de l’activité humaine, et plus d’un million d’espèces sont menacées de disparition sur la planète. Et au-delà des implications morales, c’est toute la prospérité du monde qui est en jeu, rappellent les experts: plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature et de ses services.
Photo: Le logo de la COP15 Biodiversité, à Montréal. — Andrej Ivanov
20 Minutes avec AFP
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Posté Le : 18/12/2022
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : 20 Minutes avec AFP - Publié le 17/12/22
Source : 20minutes.fr