PARIS (Reuters) - L'association Droit au logement (DAL) a manifesté lundi à Paris au lendemain de la fin de la trêve hivernale pour réclamer un moratoire sur les expulsions locatives qui risquent de mettre plusieurs milliers de personnes à la rue.
Après deux semaines de répit accordées par la ministre du Logement, Cécile Duflot, en raison de conditions climatiques difficiles, la trêve hivernale a pris fin dimanche, en même temps que le plan hivernal de mise à l'abri des SDF.
Chaque année, du 1er novembre au 15 mars, les locataires ne peuvent pas se faire expulser, même si leurs propriétaires ont engagé une procédure et obtenu gain de cause devant les tribunaux.
Or, pour le DAL, qui organisait une marche place du Palais Royal en présence d'environ 200 personnes, la loi prévoit que toute personne hébergée soit maintenue sur place jusqu'à une orientation vers une structure de stabilisation ou un relogement.
"En Ile-de-France, 25.000 ménages et familles, dont 17.000 à Paris, mal logés, sans logis ou en instance d'expulsion sont prioritaires DALO et ne sont pas relogés", écrit l'association dans un communiqué.
Son porte-parole, Jean-Baptiste Eyraud, a regretté que les réquisitions annoncées à l'automne par Cécile Duflot, "restent au point mort". "Elle nous a promis fin octobre qu'elle allait réquisitionner. Que se passe-t-il aujourd'hui? Ils se sont trompés de loi", a-t-il demandé sur i>Télé.
Le Parti communiste dénonce pour sa part "une pratique indigne de la France", estimant qu'un "gouvernement élu par le peuple de gauche ne peut dignement pas s'exonérer de la politique humaniste que l'on attend de lui."
"Plus de neuf fois sur dix, les victimes d'expulsion sont des familles touchées par la précarité, le chômage ou un accident de la vie", dit-il dans un communiqué.
Le Collectif des associations unies, dont la Fondation Abbé-Pierre, le Secours catholique et Médecins du monde, réclame pour sa part "un moratoire sur toutes les expulsions locatives en 2013" pour les locataires de bonne foi en situation de précarité.
"Il ne s'agit pas de faire reposer l'effort sur les propriétaires", a affirmé Christophe Robert, son porte-parole, soulignant qu'un fonds permet d'indemniser le propriétaire si le préfet refuse l'expulsion du locataire.
Cécile Duflot travaille sur un système d'assurance contre le risque de loyers impayés. Le dispositif permettrait de contenter à la fois propriétaires et locataires, puisque les premiers continueraient de percevoir un loyer et les seconds éviteraient l'expulsion.
Mais les associations jugent le changement de cap du gouvernement "peu visible" et s'inquiètent dans un communiqué de nouvelles remises à la rue, "qui viendront s'ajouter aux personnes restées cet hiver sans réponse."
Le collectif, qui a demandé à rencontrer le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, juge "impératif" de développer la prévention de toutes les expulsions, "qui reste malgré des mesures annoncées dans la future loi, la grande oubliée du plan quinquennal : une garantie universelle des risques locatifs."
* Photo: Reuters/Reuters - L'association Droit au logement a manifesté lundi à Paris au lendemain de la fin de la trêve hivernale qui a pris fin dimanche, en même temps que le plan hivernal de mise à l'abri des SDF. Le DAL réclame un moratoire sur les expulsions locatives qui risquent de mettre plusieurs milliers de personnes à la rue. /Photo prise le 31 janvier 2012/REUTERS/Pascal Rossignol
Gérard Bon
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Posté Le : 01/04/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo:REUTERS/Pascal Rossignol ; texte: Gérard Bon
Source : Reuters