Et Maracanã a vibré. Trois ans après le début du chantier de rénovation, le temple du ballon rond a rouvert officiellement ses portes, dimanche 2 juin, pour un match amical entre le Brésil et Angleterre dans une ambiance festive et bon-enfant qui aura presque fait oublier les déboires de ces derniers mois.
Après des semaines de retard sur les travaux, un budget en dépassement chronique (1,2 milliards de reais, soit 431 milllions d'euros) et un imbroglio judiciaire qui a bien failli fermer l'enceinte pour des raisons de sécurité, l'inauguration s'est soldée par un séduisant match nul 2-2.
Après une entame dominée par les Auriverde emmenée par un Neymar virevoltant, portant pour la première fois le numéro 10, les Brésiliens ont dû attendre le début de la deuxième mi-temps pour ouvrir le score grâce à la reprise de volée acrobatique de l'attaquant Fred.
Trois buts ont ensuite été marqués en moins de quinze minutes. Paulinho, milieu de terrain des Corinthians de Sao Paulo et qui n'avait jamais mis un pied dans cette mythique enceinte, égalisait peu avant le coup de sifflet final en reprenant un centre de Lucas, entré en seconde mi-temps.
La rencontre vive, rythmée par de nombreuses occasions, inquiétante aussi parfois au niveau des défenses, aura permis de faire tourner un effectif brésilien rajeuni.
Au sortir du match, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari, qui avait écarté les vieilles gloires Ronaldinho et Kaka, ne semble toutefois pas s'être totalement rassuré à quinze jours du début de la Coupe des confédérations.
L'homme, qui avait conduit le Brésil à son cinquième titre mondial en 2002, cherche visiblement encore son équipe-type au vu des nombreux changements dans les dernières minutes de la partie.
Il devra effectuer ses derniers réglages lors du match amical contre la France, le 9 juin à Porto Alegre. Après, le Brésil affrontera le Japon, le 15 juin à Brasilia, en ouverture de la Coupe des confédérations, le Mexique, le 19 à Fontaleza, et l'Italie, le 22 à Salvador, avant une éventuelle phase finale.
"AVANT, ON ÉTAIT DÉBOUT"
Pour cette ouverture du Maracanã dans son intégralité – le 27 avril, un match de gala s'était déroulé devant 8.000 personnes –, les autorités avaient déployé les grands moyens. Plus de 1.500 personnes ont encadré les allées du stade, dont 1.200 agents de sécurités privées et 350 policiers militaires, en plus des policiers fédéraux et civils. Le matin du coup d'envoi, les voies d'accès jouxtant le stade avaient été interdites à la circulation.
Dans la soirée, aux pieds du stade, censé être entièrement rénové, les bâches et nombreux grillages renvoyaient encore l'image d'un vaste chantier en cours. Certains ouvriers célébraient le résultat de l'équipe nationale en chantant sur les trottoirs de l'enceinte refaits à neuf, le casque vissé sur la tête.
Roberto, supporter inconditionnel des Auriverde depuis la nuit des temps, se lamentait, lui, de l'étroitesse des lieux.
"Avant, on était débout, quasiment sur le terrain, toute classe sociale confondue", dit-il, rappelant qu'au Mondial de 1950, le stade avait accueilli plus de 200.000 personnes lors de la finale. Il est désormais réduit à 78.838 places assises.
Plus loin, un jeune supporter s'est ouvertement plaint du prix des boissons.
"Sept reais (plus de 2,50 euros) pour un soda, le football est vraiment devenu n'importe quoi !", lâcha-t-il dans un grand éclat de rire, avant de s'engouffrer dans la première station de métro.
* Photo: Trois ans après le début des travaux de rénovation, le temple du ballon rond a rouvert dimanche 2 juin. | AFP/YASUYOSHI CHIBA
Nicolas Bourcier (Correspondant à Rio de Janeiro)
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Posté Le : 03/06/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: AFP/YASUYOSHI CHIBA ; texte: Nicolas Bourcier
Source : Le Monde.fr | 03.06.2013