Algérie - ENVIRONNEMENT

Planète - Le loup perd son statut d’espèce très protégée en Europe



Planète - Le loup perd son statut d’espèce très protégée en Europe


BIODIVERSITÉ • Sous pression des éleveurs, les pays européens se sont mis d’accord mardi à Strasbourg pour abaisser la protection du loup

L'avenir du loup est-il menacé en Europe ?

Sous pression des éleveurs, les pays européens se sont mis d’accord mardi à Strasbourg pour abaisser la protection du loup, une décision qui devrait faire hurler les défenseurs de l’environnement. La Convention de Berne qui assure la protection de la faune principalement dans cette région du monde, a approuvé un déclassement du statut de protection du loup, qui va passer d’espèce «strictement protégée» à «protégée».

Les 49 Etats membres, réunis à Strasbourg, ont approuvé une proposition en ce sens de l’Union européenne, qui cherche à mieux protéger le bétail dans un contexte d’augmentation de la population des loups, a indiqué dans un communiqué le Conseil de l’Europe.

- 20.300 individus en 2023

«La modification entrera en vigueur dans trois mois, sauf si au moins un tiers des parties à la Convention de Berne (17) s’y oppose», a précisé le Conseil de l’Europe. «Si moins d’un tiers des parties s’y oppose, la décision entrera en vigueur uniquement pour les parties qui n’ont pas formulé d’objections», a-t-il ajouté.

Des loups peuvent déjà être tués dans des conditions très précises pour protéger des troupeaux, une disposition mise en œuvre en France via des dérogations. Dans sa proposition, l’UE, qui assure se fonder sur «une analyse approfondie du statut» du carnivore sur son territoire, fait état d’une population grandissante, atteignant les 20.300 individus en 2023, pour la plupart dans les Balkans, les pays nordiques, en Italie et en Espagne.

Une expansion qui serait à l’origine de difficultés de «coexistence avec les activités humaines, notamment en raison des dommages causés au bétail, qui ont atteint des niveaux importants», selon Bruxelles. De nombreux agriculteurs français dénoncent des attaques sur leurs bêtes ainsi qu’une inaction de l’Etat concernant l’autorisation de tirs de défense.

Dans une lettre adressée fin novembre au secrétaire de la Convention, Mikaël Poutiers, plusieurs ONG pointent une proposition «largement considérée comme illégale, manquant de justification scientifique et violant les principes de participation démocratique».

«Le risque de rétrograder ce statut est de fragiliser voire provoquer le déclin de cette espèce en Europe», alertait avant le vote Yann Laurans, directeur des programmes de WWF-France. Il rappelait que le loup avait entièrement disparu de l’Hexagone il y a un siècle. De plus, déstabiliser «l’organisation sociale très précise» qu’est une meute par des tirs sporadiques risque de créer «des comportements plus désordonnés» de celle-ci envers les troupeaux, selon lui.

- «Aucune conséquence positive»

Un potentiel déclassement du loup n’aurait «aucune conséquence positive sur le bétail des éleveurs en France et en Europe», assurait le cofondateur de l’Observatoire du loup, Jean-Luc Valérie. «Il n’y a qu’une solution viable: laisser les élus gérer la situation à l’échelle régionale voire locale, et que ces derniers implantent sur leur territoire des personnes formées sur le sujet, qui puissent renseigner les éleveurs inquiets au sujet de potentielles attaques», affirmait-il.

«En affaiblissant l’espèce qui est le sommet du système écologique européen, on risque de fragiliser l’ensemble de la santé, déjà assez peu robuste, de l’écosystème», appuyait Yann Laurans.





Photo: Le loup perd son statut d’espèce très protégée en Europe

20 Minutes avec AFP


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)