Algérie

Planète - La Suède manque de déchets pour sa production d’énergie



Planète - La Suède manque de déchets pour sa production d’énergie


Quelle aubaine pour l’Algérie dont le nouveau Premier ministre vient de lancer une campagne nationale contre les décharges sauvages et pour la propreté des lieux publics!

Un Algérien produit en moyenne, chaque année, 350 kg de déchets. En quantité globale et annuelle, cela correspond à quelque 11 millions de tonnes de détritus qui se déversent sur le territoire national, 16 millions de tonnes en 2020.

Nos villes, nos villages, les campagnes, les bordures de routes et de chemins sont envahis d’ordures et font de l’Algérie une immense décharge publique que l’on découvre en mer avant même de toucher nos côtes.

Le programme national de gestion des déchets solides municipaux (Progdem), initié il y a plus de 20 ans par le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, devait éradiquer les décharges sauvages et organiser la collecte, le transport et l’élimination des déchets solides.

Les financements pour ce programme provenaient de conversion de la dette italienne. Manifestement, c’est un cuisant échec. Ailleurs par contre, c’est la pénurie de déchets qui inquiète les gouvernants.

La Suède incinère environ la moitié de ses déchets ménagers pour faire fonctionner des systèmes de chauffage collectif par distribution d’eau chaude. Un dispositif qui a commencé à se mettre en place après la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd’hui, quelque 80% des habitations y sont raccordées dans le pays, ainsi que les deux tiers des bâtiments commerciaux.

Depuis une loi de 2002 qui bannit la mise en décharge, les quantités d’ordures brûlées chaque année dans la trentaine d’incinérateurs que compte ce pays de 9 millions d’habitants atteignent 5,5 millions de tonnes. 20% de cette quantité, soit un million de tonnes, doivent être importées chaque année, principalement de Norvège et du Royaume-Uni, mais également d’Italie, où certaines villes croulent aussi sous les immondices.

Ce printemps, souvenez-vous, 3.000 tonnes de déchets napolitains laissés en plan par des syndicats d’éboueurs affiliés à la mafia ont transité jusqu’à Stockholm par transport fluvial à travers l’Allemagne.

Actuellement, la Suède manque cruellement de ce qui est bel et bien devenu une matière première: un million de tonnes de déchets sont importés chaque année.

L’incinération des déchets, envisagée en Algérie, mais restée au stade embryonnaire est un procédé énergétique et écologique très avantageux. Elle réduit le stockage en décharge et produit du méthane, un gaz à effet de serre qui de ce fait n’est pas rejeté dans l’atmosphère s’il est utilisé pour produire de l’énergie.

En outre, avant la combustion, les éléments toxiques sont triés et récupérés et enfin, les déchets constituent un carburant gratuit, qui limite d’autant le recours aux hydrocarbures.

Slim Sadki



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