Doha ne sauvera pas le climat. C'est le message que Kumi Naidoo, directeur général de Greenpeace International, entend faire passer aux politiques impliqués dans le processus de négociation qui s'est achevé ce samedi 8 décembre.
S'adressant aux responsables politiques réunis à Doha, Kumi Naidoo leur a posé une seule question: «sur quelle planète vivez-vous ?».
La réponse est dans la question: les politiciens présents à Doha ne vivent pas sur une planète où l'impact des changements climatiques se fait déjà sentir notamment avec l'augmentation des phénomènes climatiques extrêmes comme les ouragans.
La classe politique présente à Doha ne vit pas non plus sur une planète où les énergies renouvelables prennent le relais des énergies fossiles (pétrole et charbon) qui nous ont conduits au désastre.
Train de sénateur pour une urgence majeure
Les défenseurs de l'environnement n'attendaient pas grand-chose de Doha mais là, c'est le pompon! Le rythme des progrès est indigne de l'urgence climatique. La communauté internationale n'est, une fois de plus, pas parvenue à s'accorder sur les mesures nécessaires pour combattre une menace qui nous concerne pourtant tous. Elle n'a pas trouvé le moindre petit dénominateur commun pour combattre le réchauffement planétaire. Les gouvernements semblent, plus que jamais, plus préoccupés par leurs intérêts nationaux que par l'avenir de la planète.
«L'attitude des Etats présents à Doha est inacceptable. Les Philippines viennent d'être atteintes par le typhon Pablo et la réponse de la communauté internationale à ce drame humain est inqualifiable. La crise s'accélère et la réponse internationale ralentit. Où en serons-nous en 2015 quand la pression se fera plus forte encore? s'interroge encore Kumi Naidoo... »
Union européenne : où est le leadership?
L'attitude de l'Union européenne est un parfait baromètre du manque de courage politique: les gouvernements européens se sont rangés du côté de la Pologne et ont demandé de maintenir en service les "crédits d'air chauds" qui faisaient partie du package Kyoto, suite à une décision prise dans les années 1990!
Pas question non plus pour l'Union européenne d'augmenter son objectif de réduction des gaz à effet, il stagne à – 20%. Un tel objectif n'aura qu'un effet limité sur la crise climatique. Les réductions de CO2 pourraient rester à leur niveau actuel.
Seule petite lueur d'espoir du côté de l'UE: les promesses de financement de l'adaptation des pays du Sud aux conséquences des changements climatiques mises sur la table par certains. L'Europe n'est pas en passe de retrouver son leadership climatique.
Obama ne sauvera pas le climat
Les États-Unis restent en dehors du protocole de Kyoto et leurs délégations à Doha a largement contribué au blocage. N'ont-ils tiré aucune leçon de Sandy? Obama n'est pas prêt de redorer son blason climatique. Son administration n'envisage-t-elle pas de subsidier les exportations de fioul?
Les pays émergents comme la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud ou encore le Brésil pourraient se profiler davantage et jouer un rôle plus progressiste dans l'élaboration de l'accord sur le climat 2015 tout en jugulant leurs émissions...
En ce jour de clôture des négociations, Greenpeace envoie son navire l'Esperanza au large de Manille pour y répondre comme elle peut à la crise humanitaire de Mindanao et soutenir l'effort des associations locales. On ne répond plus à la crise climatique avec de belles paroles...
Dans les mois qui ont précédé le Sommet de Doha, plus de 380.000 personnes en Belgique ont chanté pour le climat. Via la chanson « Do it now », elles réclamaient des engagements concrets de la communauté internationale contre les changements climatiques...
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Posté Le : 11/12/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: lexpress.fr ; texte: Greenpeace Belgique du 8 décembre, 2012
Source : Greepeace Belgique