Algérie

Planète - La minute écologique: les espèces parapluies au secours de la nature



Planète - La minute écologique: les espèces parapluies au secours de la nature


Chercheurs et associations de protection de la nature utilisent la notion d’espèce parapluie pour protéger les écosystèmes.

Panda géant, lynx, scarabée pique-prune, chouette tachetée, hérisson, grizzli, koala… Toutes ces espèces à priori très différentes ont un point commun: ce sont des espèces «parapluies». Ce concept utilisé en écologie sert à désigner les espèces dont la large étendue du territoire permet la protection d’un habitat important et des êtres vivants qui y habitent.

Par exemple, pour protéger efficacement la baleine à bosse, il faut prendre en compte la diversité des écosystèmes qu’elle traverse lors de ses migrations. Par conséquent, la protéger permet de sauvegarder les milliers de poissons, micro-organismes et algues qu'elle croise sur son chemin.

Dans l’estuaire de la Gironde, la protection de l’esturgeon a servi d'argument pour empêcher des projets d’extraction de granulat dans le fleuve. La raison? Ce poisson se nourrit de vers évoluant dans les sédiments de la Gironde Si ces vers venaient à disparaître, la survie de l'esturgeon serait compromise. Ainsi, la protection de l’esturgeon en a fait une espèce parapluie pour les écosystèmes cachés dans les fonds du fleuve, tout comme la protection du castor d’Europe a permis d’éviter l’artificialisation d’écosystèmes aquatiques.

Des ONG, à l’image du Fond mondial pour la nature (WWF), utilisent aussi l’image d’espèces parapluies emblématiques afin de mener des campagnes de sensibilisation du grand public à la conservation de la nature. Pandas, koalas, ours blancs… beaucoup de ces espèces sont ainsi choisis pour leur charisme, leur capital sympathie, leur capacité à émouvoir en images ou grâce à des produits dérivés comme les peluches.

Ces campagnes de communication qui aboutissent à la protection de ces «stars» animales ont des répercussions sur l'état d'espèces moins emblématiques qui partagent leurs écosystèmes. «Une critique récurrente faite au concept d’espèce parapluie c’est: pourquoi sensibilise-t-on sur cette espèce plutôt que sur une espèce accompagnatrice?», détaille Benoît Sautour, professeur d’écologie à l’université de Bordeaux. «A titre personnel, je ne suis pas très gêné par cela. Si on sensibilise à partir d’une espèce emblématique, on peut expliquer les liens qu’elle entretient avec les autres espèces de son écosystème.» Et, pourquoi pas, rendre emblématique un animal ou une plante qui étaient par le passé inconnue.



Photo: Un panda

Par Jules Prévost


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