La situation va en s’aggravant au Yémen. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déploré hier le manque cruel de médicaments, aliments et carburant dans ce pays ravagé depuis des semaines par la guerre civile.
Le Yémen est déchiré par des affrontements entre Houthis et partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a trouvé refuge en Arabie Saoudite.
Une coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite a lancé, le 26 mars dernier, sans obtenir d’accord de l’ONU, des frappes aériennes pour contrer l’offensive de la milice houthie, dite également Ansarullah.
Pour répondre aux besoins vitaux et de protection de plus de 7,5 millions de personnes touchées par l’intensification du conflit, l’ONU et ses partenaires humanitaires au Yémen ont demandé, hier, une contribution urgente de 273,7 millions de dollars (253 millions d’euros).
Le responsable du CICR sur place, Cédric Schweizer, a expliqué qu’un des principaux problèmes est le manque de carburant, de médicaments pour les malades chroniques et de vivres.
«Il n’y a plus d’importations au Yémen. Nous parlons de nourriture, de carburants et de médicaments», a-t-il dit lors d’une téléconférence à Genève.
«Nous avons besoin en urgence de trouver une voie pour faire entrer de la nourriture au Yémen», faute de quoi la situation deviendra «très problématique dans les semaines à venir», a-t-il ajouté.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué hier à Genève que le bilan des violences depuis le 19 mars au Yémen s’élève à 767 morts et 2.906 blessés. Mais le bilan réel est plus élevé, car de nombreux corps ne sont pas envoyés dans les centres médicaux.
Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, en plus des combattants, au moins 405 civils ont perdu la vie entre le 26 mars et le 15 avril, parmi lesquels 86 enfants et 26 femmes, a indiqué une porte-parole, Ravina Shamdasani.
Entre 120.000 et 150.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du Yémen par les violences en cours, alors qu’il y avait déjà plus de 300.000 déplacés internes avant la crise actuelle, a par ailleurs affirmé un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards.
L’Iran appelle à un dialogue immédiat
Face à la gravité de la situation, l’Iran a appelé au «dialogue immédiat» entre les belligérants au Yémen, lors d’une conversation téléphonique entre le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a rapporté hier l’agence de presse Irna. Téhéran a proposé particulièrement un plan visant à pacifier le Yémen, qui prévoit un cessez-le-feu suivi de négociations entre toutes les parties, facilité par des médiateurs extérieurs.
A New York, M. Ban a plaidé aussi, jeudi, pour un cessez-le-feu immédiat. Deux jours auparavant, le Conseil de sécurité des Nations unies avait adopté une résolution qui somme les Houthis de se retirer des zones qu’ils contrôlent et qui leur impose des sanctions, dont un embargo sur les armes.
Mercredi, le ministre iranien avait également affirmé que l’Iran était prêt à user de son influence afin d’obtenir un cessez-le-feu au Yémen et empêcher «Al Qaîda de profiter de cette situation épouvantable pour progresser».
«M. Zarif a fait référence aux plan iranien en quatre points pour mettre fin à la crise au Yémen soulignant l’importance d’un dialogue immédiat entre les Yéménites et dit que l’Iran était prêt à aider à résoudre cette crise», a indiqué l’agence Irna.
Lors de l’entretien téléphonique entre le chef de la diplomatie iranienne et le SG de l’ONU, «Ban Ki-moon a reconnu les efforts de la République islamique pour résoudre de manière pacifique la crise au Yémen et mis l’accent sur la fourniture immédiate de médicaments et de nourriture à ceux affectés» par le conflit, a ajouté Irna.
La question est de savoir maintenant si l’Arabie Saoudite et ses alliés veulent aussi d’un règlement pacifique du conflit. Il faut croire que non.
Aniss Z.
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Posté Le : 19/04/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: elwatan.com ; texte: Aniss Z
Source : elwatan.com du samedi 18 avril 2015