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Planète - L’Italie vote dimanche pour abandonner l’exploitation du pétrole en Méditerranée



Planète - L’Italie vote dimanche pour abandonner l’exploitation du pétrole en Méditerranée




Les Italiens tiennent dimanche 17 avril un référendum sur l’abandon de l’exploitation du pétrole offshore. Les énergies renouvelables, et notamment le solaire, sont l’avenir énergétique du pays, disent les partisans de l’abandon. Mais le gouvernement de Matteo Renzi s’accroche au pétrole.

Le dimanche 17 avril se tiendra en Italie un référendum qui décidera du futur de l’exploitation pétrolière et gazière en mer. Les citoyens italiens devront décider d’abroger, ou non, une loi entrée en vigueur en février 2016. Celle-ci, soutenue par le gouvernement de Matteo Renzi (Parti démocrate), concède aux entreprises la possibilité d’exploiter le gaz et le pétrole des gisements offshore jusqu’au tarissement des puits et non plus pour la durée des concessions octroyées par l’État.

Neuf conseils régionaux, avec des majorités de droite comme de gauche, ont demandé et obtenu de donner la parole aux citoyens via ce référendum. Ces régions sont les plus exposées au risque environnemental de l’exploitation d’hydrocarbures, avec des plateformes très proches du littoral (en particulier en mer Adriatique). Mais la loi impose qu’au moins 50 % des électeurs participent au référendum pour que le vote soit valide. Sinon, la loi sur l’exploitation d’hydrocarbures restera en vigueur.

Problème: le gouvernement essaie ouvertement de saboter la consultation électorale, Matteo Renzi ayant déclaré que «le non vote est une option légitime». Ces propos ont suscité les réactions non seulement des associations écologistes qui se battent pour le «oui» mais aussi du président de la Cour constitutionnelle, Paolo Grossi: «Participer au vote fait partie de la carte d’identité du bon citoyen.»

«Une procédure d’infraction contre l’Italie»

La ligne du gouvernement est très claire: «Dire non au pétrole et au gaz? C’est quelque chose que je ne comprends pas, a expliqué Renzi. Est-ce que c’est plus intelligent de l’importer de l’Arabie saoudite ou de Russie?» Ce à quoi les partisans du «non» répondent que l’Italie importe déjà près de 80 % de l’énergie qu’elle consomme. L’exécutif italien ajoute également que l’interdiction de l’exploitation gazière et pétrolière mettrait 5.000 personnes au chômage.

Mais selon les associations et les régions qui soutiennent l’abrogation, le référendum n’est pas un choix entre pétrole italien et importé. Il s’agit de miser sur les énergies propres et renouvelables, d’abandonner les combustibles fossiles et d’éviter le risque de marées noires. En cas de fuite de pétrole, les côtes italiennes et l’industrie du tourisme seraient menacées par une catastrophe car les 88 plateformes offshore en service actuellement en Italie sont très souvent situées à quelques kilomètres du littoral. Ainsi, dans les Abruzzes, région bordée par la mer Adriatique, les infrastructures pétrogazières sont visibles à l’œil nu depuis les plages.

«Même si la loi survit au référendum, explique Dante Caserta, vice-président du WWF Italie, l’Union européenne qui lancera une procédure d’infraction contre l’Italie, car les concessions pour l’exploitation d’hydrocarbures doivent obligatoirement avoir une durée limitée.»

« On se retrouve dans cette situation, a-t-il ajouté, car le gouvernement et le Parlement ont donné suite aux requêtes du lobby pétrolier, intéressé à prolonger la vie de ses vieilles plateformes, dont 47,7 % a plus de 40 ans. Ainsi, leurs propriétaires peuvent éviter de payer les coûts de démantèlement.»

D’autres investissements, insistent les associations, sont moins risqués et plus rentables. C’est le cas des énergies renouvelables et en particulier du solaire, énergie que la péninsule possède en abondance. L’Italie, selon le dernier rapport de l’International Energy Agency, vient ainsi de décrocher la première place mondiale pour l’utilisation du photovoltaïque.

«Notre pays, conclut Caserta, a besoin d’un programme énergétique sérieux de décarbonisation de l’économie qui soit cohérent avec les engagements pris lors de la COP21 de Paris.»


Lire aussi : Les compagnies pétrolières veulent exploiter les océans au mépris du climat

Source : Andrea Barolini pour Reporterre



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