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Planète - L'appel de deux proches d'Obama pour arrêter les forages en Arctique



Planète - L'appel de deux proches d'Obama pour arrêter les forages en Arctique




L'échouement de la plate-forme pétrolière Kulluk de Shell en Alaska (photo), le 31 décembre 2012, a peut-être été l'accident de trop.

Dans une tribune publiée par Bloomberg News vendredi 18 janvier, deux conseillers de Barack Obama appellent à un arrêt définitif des forages dans l'Arctique. Une opinion qui, venant de deux proches du président tout juste réélu, vient appuyer les appels des ONG à suspendre tous les permis de forage en cours, même si la dérive du Kulluk s'est finalement terminée sans marée noire.

Lire : La plate-forme pétrolière de Shell en sécurité dans une baie d'Alaska (voir site)

Pour Carol Browner, qui fut conseillère pour l'énergie et le climat du président américain pendant les deux premières années de son mandat, et John Podesta, qui dirigea son équipe de transition en 2009 après avoir été chef de cabinet de Bill Clinton à la Maison Blanche, "après une série de mésaventures et d'erreurs, aussi bien que de conditions météorologiques épouvantables, il est devenu clair qu'il n'y a pas de manière sûre et responsable de forer du pétrole et du gaz dans l'océan Arctique".

Pour les deux auteurs, membres du think-tank Center for American Progress, "l'administration Obama ne devrait accorder aucun nouveau permis à Shell cette année et devrait suspendre toute action vis-à-vis des demandes d'autres compagnies de forer dans cette région éloignée et imprévisible".

UNE ENQUÊTE DE SOIXANTE JOURS

L'accident du Kulluk avait ravivé au plus au niveau les doutes sur l'exploration pétrolière du Grand Nord. Une autre plate-forme de Shell, Discoverer-Noble, et l'un de ses navires d'assistance, Arctic-Challenger, ont également frôlé la catastrophe en 2012.

Peu avant l'annonce de sa démission, mercredi 16 janvier, le secrétaire d'Etat aux affaires intérieures, Ken Salazar, avait lui-même exprimé son "trouble" devant "une telle série d'incidents" et ordonné une enquête de soixante jours sur la politique de forage de Shell en mer de Beaufort et en mer de Chukchi.

L'accident de la plate-forme doit également faire l'objet d'une enquête des garde-côtes américains.

"Il est possible que Shell ne puisse pas reprendre ses activités en 2013 en raison des évaluations en cours sur le Kulluk", avait averti M. Salazar. Un revers pour la compagnie anglo-hollandaise, qui ne cache pas son intention de retourner forer en Arctique en juillet.

Depuis les années 2000, Shell a dépensé plus de 4,5 milliards de dollars (3,4 milliards d'euros) en permis et en matériel pour pouvoir forer dans le Grand Nord.

"UN COUP VIOLENT POUR SHELL"

"Une suspension des opérations serait un coup violent pour Shell, mais le géant du pétrole ne peut s'en prendre qu'à lui-même", écrivent Carol Browner et John Podesta, qui rappellent que "Shell avait promis que les progrès technologiques, combinés à l'expertise et l'expérience de ses ingénieurs et de ses agents, lui permettraient d'affronter même les pires conditions météorologiques".

Avant eux, des élus américains avaient rejoint les critiques et les doutes exprimés de longue date par les organisations écologistes.

"Nous avons vu assez d'accidents pour savoir que pour l'instant, Shell n'est pas préparé à forer de manière sûre en Arctique", avait ainsi estimé Ed Markey, élu démocrate du Massachusets à la Chambre des représentants, le 8 janvier.

La prise de distance de deux de ses anciens conseillers sur le sujet annonce-t-il un revirement de l'administration Obama vis-à-vis des forages dans le Grand Nord?

Les ONG veulent le croire.

"Du point de vue de l'énergie mondiale, l'Arctique devra tout simplement être développé pour répondre à la demande croissante des gens dans les pays émergents", souligne de son côté le PDG de Shell, Peter Voser, sur le site de la compagnie.

Grégoire Allix



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