Dans une lettre ouverte adressée à Mario Draghi et publiée dans «La Stampa», la communauté scientifique fait part de son inquiétude.
Venise pourrait – bientôt – s’écrouler! En cause: l’élévation du niveau de la mer – 35 centimètres en moins d’un siècle. De quoi inquiéter la communauté scientifique, qui ne cesse d’alerter sur cette problématique. Pourtant, aucune réponse n’a pour le moment été apportée pour sauver des eaux la cité des Doges. C’est pourquoi l’Institut vénitien des sciences, des lettres et des arts a adressé une lettre ouverte à Mario Draghi, rapporte le quotidien italien La Stampa, cité par Les Échos.
«Venise est l’une des premières victimes de l’inconscience humaine», affirme ainsi Salvatire Settis, dans les colonnes de La Stampa, soulignant que la ville «ne sera pas engloutie par des événements catastrophiques imprévus, mais s’effondrera sur elle-même dans les décennies à venir». «La ville s’enfonce chaque année de 2 millimètres», insiste l’historien, qui explique que l’eau ronge désormais les fondations des bâtiments, qui «s’écroulent de plus en plus souvent».
- Un «naufrage bureaucratique»
Salvatire Settis rappelle également que le niveau de la mer devrait monter, en moyenne, d’ici la fin du siècle, de 44 à 76 centimètres, provoquant alors des répercussions immédiates sur la population. «Les conséquences ne seront donc pas seulement pour les générations futures indéterminées, mais pour des centaines de millions de jeunes et d’enfants déjà vivants», rapporte Salvatire Settis. Une menace que la digue Mose ne pourra contenir. Cette dernière peut «agir sur des phénomènes transitoires et locaux comme les crues, mais n’a pas le moindre effet sur la montée croissante des eaux».
Alors que la COP26 vient de s’achever, aucune mesure gouvernementale n’a pour l’heure été mise en place. C’est à un «naufrage bureaucratique» qu’est alors soumise Venise. Plus de trente organismes sont, en effet, chargés de protéger la ville. Sans succès. Ainsi, pour pallier le manque de coordination, l’Institut vénitien des sciences, lettres et arts propose dans sa lettre ouverte à Mario Draghi la mise en place d’un organisme unique. Une solution qui pourrait, peut-être, permettre de limiter les dégâts.
Photo: «Venise est l'une des premières victimes de l'inconscience humaine», affirme Salvatire Settis, soulignant que la ville «ne sera pas engloutie par des événements catastrophiques imprévus, mais s'effondrera sur elle-même dans les décennies à venir». © Mirco Toniolo / Avalon / MAXPPP / PHOTOSHOT/MAXPPP
Par LePoint.fr
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Posté Le : 23/11/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Par LePoint.fr - Publié le 17/11/2021
Source : https://www.lepoint.fr/