Botaniste et homme de radio à ses heures, Jean-Marie Pelt a consacré sa vie à l'étude et à la préservation de la planète.
Jean-Marie Pelt est mort ce mercredi à l'âge de 82 ans. Au fil d'une vie entièrement dédiée à l'étude et à la préservation de la planète, il a eu de nombreuses casquettes: les auditeurs de France Inter et RTL le connaissent pour ses interventions radiophoniques. Ce précurseur de l'écologie urbaine, écrivain, botaniste, homme de radio à ses heures, laisse en héritage une multitude de livres et l'Institut européen de l'écologie, créé à l'aube des années 1970 à Metz, ville dont il a été maire-adjoint de 1971 à 1983.
Les OGM, un des grands combats de sa vie
Dès les années 1960, ce docteur en pharmacie et certifié de chimie s'intéresse à la botanique: en janvier 1968, il devient professeur titulaire de botanique et de cryptogamie à l'université de Nancy. Trois ans plus tard, il crée à Metz l'Institut européen d'écologie, installé dans le cloître des Récollets. Il en sera le président jusqu'à sa mort.
Les OGM furent l'un des grands combats de sa vie: en 1997, lorsque la France autorise la mise en culture de maïs transgénique, Jean-Marie Pelt dénonce les biologistes qui ont joué «aux apprentis sorciers».
Inquiet, de plus en plus, de l'état de la planète, il cosigne en 2008 avec Gilles-Eric Seralini l'essai Après-nous, le déluge?, dans lequel les deux hommes soulignent «l'urgence» de réagir à l'épuisement des ressources naturelles et à la «transformation radicale des milieux et des êtres».
Il a également écrit un livre avec une autre grande figure de l'écologie, Pierre Rabhi: Le monde a-t-il un sens?
A quelques semaines de l'élection présidentielle de 2012, il avait appelé le prochain président de la République à faire de l'écologie sa «priorité absolue».
Et en septembre 2015, au côté de Denis Cheissoux, dans l'émission CO2 Mon Amour, il avait dénoncé une «agriculture complètement soumise aux grandes multinationales».
«Un formidable raconteur du vivant»
Depuis l'annonce de sa disparition, les hommages se multiplient.
«C'était un formidable raconteur du vivant, un spécialiste des plantes et de l'âme humaine», témoigne Denis Cheissoux, journaliste à France Inter et ami de vingt-cinq ans de Jean-Marie Pelt.
«C'était un homme bon au visage bienveillant, mais pas un doux rêveur: il n'était pas dupe une seconde.»
Il était une «figure étincelante», un «penseur visionnaire» qui avait fait de Metz «le laboratoire d'une ville-jardin plus juste et plus harmonieuse», a salué Dominique Gros, maire de la ville.
Pour Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant (MEI), qui le croisait régulièrement, Jean-Marie Pelt était «un formidable vulgarisateur» et surtout le «témoin d'un paradis perdu».
Né en Moselle en 1933, Jean-Marie Pelt était un «défenseur de notre environnement, qui avait su transmettre ses passions au grand public», a salué la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, sur Twitter.
Photo: Jean-Marie Pelt, le 29 janvier à Metz. Crédits photo: JEAN CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP
lefigaro.fr et AFP agence
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Posté Le : 27/12/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: JEAN CHRISTOPHE VERHAEGEN/AFP ; texte: lefigaro.fr et AFP agence publié le mercredi 23 déc 2015
Source : lefigaro.fr