Des milliers d’Algériens établis en France et en Europe ont participé, dimanche 5 juillet, à une imposante et historique marche populaire célébrant le 58e anniversaire de l’indépendance nationale en pleine capitale française.
Paris / De notre bureau Samir Ghezlaoui
Répondant à l’appel des principaux acteurs citoyens, associatifs et politiques du hirak diasporique, ils étaient entre 10.000 et 15.000 personnes (selon les différents organisateurs) à battre le pavé ensemble, dans la pluralité, en portant trois mots d’ordre principaux: «Libération et réhabilitation inconditionnelle de tous les détenus politiques», «Transition démocratique vers un Etat de droit, de justice et des liberté» et le désormais incontournable «Etat civil et non militaire».
C’était donc cette fois-ci une véritable démonstration de force, après une timide reprise post-confinement. En attendant le retour des manifestations en Algérie, le mouvement a, par ailleurs, prouvé sa force collective sur le terrain malgré les quelques clivages et dissensions idéologiques qui ont commencé à apparaître ces dernières semaines sur les réseaux sociaux entre certains activistes.
En effet, malgré la présence du coronavirus (Covid-19) toujours dans les esprits, cela ne semble pas avoir impacté considérablement la densité du cortège hirakiste parisien qui s’est rassemblé à la Place de la République, comme à l’accoutumée, avant de s’organiser en carrés et de mouvoir dans une ambiance festive vers la Place de la Bastille.
Sous les centaines de drapeaux nationaux algériens et d’emblèmes culturels amazighs, se dévoilaient autant de banderoles et de pancartes rappelant les revendications constantes de la révolution citoyenne du 22 Février: «Transition démocratique en dehors du système», «élection d’une assemblée constituante souveraine», «changement radical et pacifique», «parachèvement de l’indépendance du pays», etc. Des chants contestataires et des slogans abordant dans le même sens – du style «Yetnahaw gaâ» (qu’ils dégagent tous), «Istiklal… Istiklal» (indépendance, indépendance) ou encore l’indémodable «Pouvoir assassin» – ont accompagné les marcheurs tout au long de leur trajet.
Arrivé à destination, à quelques pas du lieu si symbolique où tout a démarré pour la démocratie moderne un certain juillet 1789, la place de la Bastille, le défilé a vibré sous l’hymne national Kassaman entonné en chœur par les milliers de manifestants, rendant ainsi hommage de la plus belle manière à leurs aînés qui ont fait juillet 1962.
Pour rappel, de nombreux membres de la communauté algérienne à l’étranger, à titre individuel ou organisés en collectifs, sont venus de plusieurs villes de France, de Belgique et d’autres pays européens voisins pour prendre part à cette mobilisation qui relance officiellement les grandes actions du hirak diasporique, ayant pris un coup d’arrêt subitement depuis mars dernier à cause du confinement.
S. G.
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Posté Le : 08/07/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Samir Ghezlaoui
Source : elwatan.com du mardi 7 juillet 2020